Délire pentagonien
En réaction à la plainte adressée par le gouvernement syrien au Conseil de sécurité pour qu'il condamne l'attaque dont la ville d'alep sous son contrôle a été la cible samedi dernier, les Etatsunis qui ont manoeuvré pour empêcher sa saisine par l'instance onusienne, ont rendu public un communiqué via le Pentagone qui est sidérant par le cynisme des sous-entendus de son contenu. Dans ce communiqué, le Pentagone admet en effet implicitement la réalité de l'attaque dans le ville d'alep qui selon les autorités syriennes a provoqué une centaine de cas de suffocation, preuve de l'usage d'un gaz toxique par les assaillants, et a appelé à permettre une enquête indépendante sur le site de cette attaque. Mais ce même Pentagone soutient par la suite qu'il craint que les autorités syriennes tentent « d'éliminer » les traces de cette attaque, sans évoquer qu'elles ont elles aussi demandé l'ouverture d'une enquête par l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Ce qui revient à comprendre que les Etats-unis tentent de faire passer l'attaque en question comme à imputer au pouvoir syrien qui l'aurait perpetrée pour se donner prétexte à lancer une offensive sur Idleb, l'ultime bastion insurgé en syrie. En suggérant l'éventualité de la responsabilité du pouvoir syrien dans l'attaque, le Pentagone a eu pour calcul que cette version détournerait l'indignation internationale qu'elle suscite du groupe armé rebelle que ce même pouvoir à accusé et dont les Etats-unis sont les protecteurs.
Bien que le Pentagone demande une enquête, Washington s'emploiera à empêcher sa survenance car comportant le risque qu'elle confonde ces groupes armés dont la nature djihado-terroriste n'est plus à démontrer mais qui en dépit de cela bénéficient du soutien américain. Leur collusion avec le terrorisme en Syrie en deviendrait manifeste pour les plus compréhensifs à l'égard du trouble jeu auquel s'adonnent en Syrie les Etats-unis mais pas qu'eux dans le camp occidental. Si elles n'abondent pas dans le sens de l'interprétation étasunienne de l'attaque sur Alep, les autres grandes puissances occidentales se sont abstenues de commenter. Preuve s'il en est qu'étant très probablement renseignées sur la partie belligérante qui l'a perpétrée et n'est autre que l'un des groupes armés qu'elles continuent à défendre, elles ont opté pour faire silence sur elle afin de ne pas alimenter les critiques dont elles sont la cible pour leur persistance à présenter ces groupes armés qui entretiennent le conflit syrien comme une rebellion anti régime « modérée » et partie prenante à sa solution politique. A Astana où il va être question d'idleb, les garants du processus du même nom vont devoir accorder leurs violons sur le sujet pour que la province ne devient pas l'abcès de fixation par lequel l'on tente manifestement d'en faire capoter les perspectives de paix qui sont à la base de leurs efforts diplomatiques.