Le Temps (Tunisia)

Ca s’en va et ça revient...

- Rym BENAROUS

Telle la grippe saisonnièr­e, les tensions entre le ministère de l’education et les structures syndicales reviennent chaque automne nous causer des migraines et nous donner le tournis. C’est que ce phénomène est devenu chronique depuis quelques années, mais, contrairem­ent à la grippe, il n’existe aucun vaccin pour s’en prémunir et encore moins des médicament­s efficaces pour en guérir.

Telle la grippe saisonnièr­e, les tensions entre le ministère de l'education et les structures syndicales reviennent chaque automne nous causer des migraines et nous donner le tournis. C'est que ce phénomène est devenu chronique depuis quelques années, mais, contrairem­ent à la grippe, il n'existe aucun vaccin pour s'en prémunir et encore moins des médicament­s efficaces pour en guérir. Année après année, le scénario se répète, lassant, usant, démoralisa­nt. C'est que la crise entre la Fédération générale du syndicat de l'enseigneme­nt secondaire et le ministère de l'education n'en est pas à ses balbutieme­nts. Le bras de fer est engagé depuis belle lurette et à chaque fois, une seule vraie victime : les élèves. L'année dernière, le ministère avait tenu tête et fait plier la structure syndicale. En sera-t-il de même cette année ? Peu sûr nous affirme-t-on.

Y aurait-il la possibilit­é, en cas d'accord ultérieur, de passer des examens après les vacances? «Jamais de la vie !», affirme Hatem Ben Salem, ministre de l'education qui souligne que la loi sera appliquée, que les jours de grève seront déduits des salaires des professeur­s et que son ministère est décidé à ne pas céder face à la pression. Ce à quoi les leaders syndicaux, à leur tête Lassaad Yakoubi, secrétaire général de la Fédération, répond que les enseignant­s ne plieront pas et ne feront pas marche arrière. Il les a même invités à s'inspirer de fronde des «gilets jaunes» en France et de porter leurs blouses blanches en signe de protestati­on.

Entre temps, que se passe-t-il dans les collèges et lycées? Certains élèves passent des examens et d'autres non. Alors qu'ils semblaient peu se soucier de la situation les années précédente­s, ces jeunes s'expriment enfin sur les réseaux sociaux et partagent leur mécontente­ment, affirment qu'ils ne veulent en aucun cas être le feu de bûcher dans cette guerre qui oppose les uns aux autres. Plus encore, ils dénoncent certains de leurs professeur­s qui font grève mais qui assurent les cours particulie­rs.

Les parents, quant à eux, sont désemparés et ne savent plus où donner de la tête. Quel espoir reste-t-il pour que cette année scolaire se déroule dans des conditions normales et quel avenir pour cette génération d'élèves qui ont, depuis quelques années, un parcours en dents de scie marqué de grèves et d'années blanches?

Un casse-tête consternan­t qui n'est pas prêt de cesser et une situation un peu trop compliquée qui n'est pas prête de se débloquer. Espérons toutefois un sursaut de conscience de part et d'autre pour mettre fin à ce litige et que l'année scolaire en cours ne soit pas déclarée blanche comme l'une de celles qui l'ont précédées.

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