Vers la convergence des colères
«Gilets jaunes»
Les « gilets jaunes », généralement pas convaincus par les propositions du gouvernement, promettent de poursuivre la mobilisation. Et ils sont rejoints par un certain nombre de professions ou catégories qui ont chacune leur propre revendications.
Les agriculteurs seront dans la rue la semaine prochaine. C'est en tout cas une menace de leur principal syndicat, la FNSEA, pour que le gouvernement tienne ses promesses de la loi alimentation, contre la hausse des taxes ou autres redevances spécifiques à leur profession.
La défense du pouvoir d'achat est aussi le mot d'ordre chez les transporteurs routiers, récemment plafonnés sur leurs heures supplémentaires. Deux de leurs syndicats appellent à la grève dès dimanche soir et pour une durée indéterminée, laissant planer la menace de blocages encore plus intenses.
Il y a encore les ambulanciers, opposés à une réforme du transport sanitaire, le secteur des travaux publics, qui veut conserver des avantages sur le gazole, les lycéens contre la réforme du bac, les étudiants contre Parcoursup et les retraités pour leurs pensions.
Ne pouvant totalement rester à l'écart, la CGT annonce une journée d'action le 14 décembre sur le pouvoir d'achat, disant partager la colère des gilets jaunes.
Aucun lien apparent entre ces mouvements, qui s'arriment les uns après les autres à celui des « gilets jaunes », les aident même parfois sur des lieux de blocage, sans pour autant s'associer clairement à leurs revendications et à leur méthode originale.
En marche... arrière
Et pourtant, le gouvernement recul, même si à l'elysée, on préfère parler d'apaisement. L'exécutif a bien été obligé de céder à la pression des protestataires en annonçant la suspension d'une hausse contestée des taxes sur les carburants, mais aussi un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver et en promettant aucun durcissement du contrôle technique des voitures avant l'été.
Dans l'entourage d'emmanuel Macron, on continue néanmoins à affirmer que le cap est conservé mais en expliquant que jamais le président n'a été un « fétichiste de l'ajustement fiscal ».
Un président qui reste d'ailleurs discret. Ses proches affirment qu'il n'a pas l'intention de prendre la parole pour le moment. La stratégie est de faire jouer les institutions et de mettre le Premier ministre en avant.