Le Temps (Tunisia)

Conte se dit prêt à changer un "petit quelque chose"

Budget italien

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Le président du Conseil italien Giuseppe Conte s’est dit prêt hier à modifier un "petit quelque chose" au projet de budget 2019 afin de sortir du blocage avec la Commission européenne.

"Si j'ai la possibilit­é de réduire l'impact économique de certaines mesures, je serai là", dit-il dans les colonnes du quotidien La Repubblica. "Je suis celui qui est autorisé à parler avec la Commission européenne et je n'ai jamais stoppé les discussion­s", ajoute le chef du gouverneme­nt italien.

"Pour l'heure, si je peux récupérer certains financemen­ts, ajuster le chiffre définitif, changer un petit quelque chose, cela ne veut pas dire que je recule", poursuit Conte. "S'ils m'apportent des calculs qui me permettent d'écrire 2,3% ou 2,1%, je mettrai tout de même en oeuvre les réformes proposées."

Le projet de budget initial du gouverneme­nt italien table sur un déficit de 2,4% du PIB. Pour la Commission européenne, qui l'a retoqué et a lancé une procédure à l'encontre de l'italie, il est en dehors des clous de la discipline budgétaire européenne.

Bruxelles reproche notamment à Rome de ne pas réduire la lourde dette publique de l'italie, à plus de 130% du PIB. Seule la Grèce présente un ratio supérieur au sein des pays de la zone euro.

Invité de la station Radio 24, Giancarlo Giorgetti, sous-secrétaire à la présidence du Conseil et proche de Matteo Salvini, le ministre de l'intérieur et dirigeant de la Ligue, a laissé entendre que le gouverneme­nt italien pourrait revoir à la baisse ses dépenses publiques d'ici la semaine prochaine.

Ces économies seraient menées autour de deux axes (les retraites et la mise en place d'un revenu de citoyennet­é) sur lesquels, a-t-il dit, le gouverneme­nt pourrait à chaque fois raboter près de 2 milliards d'euros.

En l'état, le gouverneme­nt veut modifier la réforme des retraites en introduisa­nt pour déterminer l'âge de départ à la retraite la règle d'un quota 100 (addition de l'âge et du nombre d'annuités de cotisation­s).

Le commissair­e européen au Budget, l'allemand Günther Oettinger, a exhorté de son côté l'italie à présenter rapidement un nouveau projet de loi de finances intégrant un objectif de déficit réduit.

"Nous espérons qu'un projet sortira aujourd'hui et qu'il correspond­ra aux critères s'appliquant à tous les pays de la zone euro", a-til dit mercredi matin à une radio allemande. "Nous ne pouvons pas accepter de l'italie un projet de budget qui violerait tous les critères de stabilité", a-t-il poursuivi, précisant que même un objectif de déficit ramené à 2,2% du PIB serait encore "contraire à tous les engagement­s" pris par Rome.

La question budgétaire italienne devrait occuper une place importante lors du prochain sommet des dirigeants européens, les 13 et 14 décembre prochain à Bruxelles.

Le Corriere della Sera rapporte pour sa part que le ministre italien de l'economie, Giovanni Tria, envisage de remettre sa démission à Conte une fois que le budget aura été approuvé par le Parlement.

Mais le journal, qui cite l'entourage direct du ministre, indique que Tria n'a pas encore pris sa décision et qu'il pourrait rester au gouverneme­nt en dépit de son isolement croissant. Tria n'appartient ni au Mouvement 5 Etoiles ni à la Ligue d'extrême droite, les deux partis qui forment la coalition au pouvoir à Rome depuis juin dernier.

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