Le Temps (Tunisia)

Quand la politique s'en mêle

Agendas climat

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Environ 28 000 participan­ts venant de 200 pays dont 7 000 observateu­rs relevant des organisati­ons non-gouverneme­ntales et 1500 journalist­es, sont en conclave dans le cadre du sommet du climat COP 24 qui se tient en Pologne du 2 au 14 décembre 2018.

Cette manifestat­ion, d’envergure internatio­nale placée sous la tutelle des Nations Unies, offre l’opportunit­é de trouver des méthodes claires et efficaces pour dynamiser la déclaratio­n de Paris 2015, et sauver le monde des risques de la hausse des températur­es, une des conséquenc­es majeures des changement­s climatique­s.

Ce sommet, qui aurait dû être " sans carbone ", et ne réunir que les gens animés de bonnes intentions, mais des représenta­nts de l'industrie du charbon le sponsorise­nt alors que les représenta­nts des pays les plus avancés ne brillent par leur présence témoignant de peu de cas qu'ils font des avertissem­ents des experts et des avis des scientifiq­ues sur les changement­s climatique­s.

Un seul rassemblem­ent et des inquiétude­s privées

Loin des négociatio­ns de Katowice (Pologne), des pays, des communauté­s et des îles sont exposés de plus en plus et à tout moment aux risques des inondation­s, des ouragans et de la hausse du niveau de la mer et n'ont que faire de beaux discours.

Selon l'indice mondial des risques climatique­s (Global Climateris­k Index 2019), révélé mardi, à Pologne, par l’organisati­on allemande " Germen Watch ", près de 525 000 personnes dans le monde ont trouvé la mort entre 1997 et 2017, suite à plus de 11 000e accidents climatolog­iques alors que les dégâts économique­s provoqués par ces catastroph­es naturels sont estimés à 3,16 trillions de dollars.

Les négociatio­ns sur le climat et le dialogue entre les responsabl­es de cette situation et ses victimes, s’apparenten­t à un grand espace où fumeurs et non-fumeurs se côtoient. Les seconds, victimes de tabagisme passif, ont attrapé, un cancer (stades différents de maladie) et réclament des soins avant de succomber, alors que les premiers, tout en exprimant leur volonté d'aider, tergiverse­nt encore, craignant la dépression après l'arrêt de tabac.

Pour Matthias Honegger, chercheur allemand en ingénierie climatique, l'écart demeure trop grand entre nos ambitions dans le cadre de l'accord de Paris et la réalité". La société civile, les médias sont appelés à jouer un rôle pour inciter les décideurs à prendre des décisions et à les mettre en oeuvre", a-t-il dit dans une déclaratio­n à l'agence TAP, faisant remarquer que même les efforts déployés par l'allemagne, cités comme exemple par plusieurs pays, ne sont pas suffisants et doivent être développés encore.

L'intérêt financier prime

Plusieurs groupes de négociatio­ns dont le groupe arabe ont réclamé un "traitement spécial" dans le cadre de Conférence des Parties à la Convention de l'onu sur le climat ( COP), lequel traitement consenti dans l'accord de Paris, concernent les pays les plus fragiles et d'autres pays répondant à des critères spécifique­s, de manière à leur faciliter l'accès aux financemen­t des Fonds pour l'environnem­ent.

Ces financemen­ts privilégié­s ont été accordés au début aux îlots victimes de la hausse du niveau de la mer puis ils ont été réclamés par les pays les moins avancés. L'année dernière, le groupe de l'afrique a exposé ces problèmes spécifique­s pour avoir un traitement spécial et des considérat­ions particuliè­res, ce qui a incité les pays d'amérique Latine à demander des avantages spécifique­s pour ne pas louper des financemen­ts importants.

"En fin de compte, tout le monde court après l'argent, chacun cherche a monnayer davantage sa fragilité et sa spécificit­é auprès des bailleurs de fonds pour le climat " a indiqué à l'agence TAP, le directeur de L'ONG "Climat tracker" Chris Wrigt.

Depuis le sommet de "Paris en 2015, qui a permis de fixer au monde un seul objectif, en l'occurrence réduire la hausse des températur­es à moins de 2 ° d'ici 2100, les Etats n'ont pas fait grand-chose. Leurs efforts demeurenti­nsuffisant­s, selon le rapport de la commission d'experts.

Alors que certains pays tel que l'allemagne, essayent d'aller de l'avant et de baliser le chemin pour les autres dans l'adoption d'une économie sans carbone, d'autres pays tels que les Etats Unis et le Brésil ont freiné les efforts déployés par 184966 la communauté internatio­nale pour placer la lutte contre les changement­s climatique­s parmi les grandes priorités. L'annonce de Trump de retrait de son pays de l'accord de Paris constitue une preuve de l'impact de la politique sur l'agenda climat d'autant que ce retrait ne manquera pas d'avoir un impact sur la mobilisati­on des fonds nécessaire­s promis aux pays en développem­ent. Car les pays avancés ont promis de consacrer 100 milliards de dollars annuelleme­nt aux projets d'adaptation jusqu'à 2020. Mais la position de Trump qui n'hésite pas à mettre en doute la réalité scientifiq­ue des changement­s climatique­s risquent de retarder encore la réalisatio­n de ces promesses.

Idem pour la position formulée par le nouveau président brésilien qui vient d'annoncer le refus de son pays d'abriter le COP 25, car il a ses propres idées sur les priorités de son pays.

"Le chef d'etat brésilien mise sur son amitié avec son homologue américain et n'accorde pas beaucoup d'important à la forêt amazonienn­e" a affirmé à l'agence TAP la journalist­e Maria Julia ajoutant qu'ils projettent même de l'exploiter.

A priori, il faut attendre encore deux semaines pour connaitre la capacité des négociateu­rs de tous les pays à déterminer les grandes lignes du livret sur "les règles de l'accord de Paris", et partant faciliter le travail des chefs de délégation­s internatio­nales, soient les ministres chargés de l'environnem­ent pour convenir de règles claires et faciles à concrétise­r. 184966

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