Le Temps (Tunisia)

Un blocage nécessitan­t des concession­s

Election des membres de la Cour constituti­onnelle

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Le budget de la Cour constituti­onnelle a été adopté jeudi à 123 voix. Seul un député s'est abstenu et aucune objection n'a été enregistré­e. Les fonds alloués à la Cour qui n'a pas encore vu le jour et dont la loi y afférente a été adoptée depuis 2015 sont estimés à 4,282 millions de dinars.

Les présidents des groupes parlementa­ires ont insisté, lors de leurs interventi­ons, sur le besoin de concession­s pour compléter l'élection des membres de la Cour constituti­onnelle. Ils ont insisté sur la noie du consensus, loin des calculs politiques étriqués.

Ahmed Seddik (Front populaire) estime que le parlement est juridiquem­ent responsabl­e du retard dans l'installati­on de la Cour constituti­onnelle. Les considérat­ions partisanes et la lutte pour le pouvoir politique ont empêché de parvenir à un accord entre les différents groupes parlementa­ires. Selon lui, il aurait été possible d'élire les membres de cette instance constituti­onnelle à une majorité confortabl­e sans avoir besoin des voix de l'opposition dans la mesure où l'élection d'un membre demande 145 voix.

De son côté, le député Tarek Fettiti (Nidaa Tounès) a qualifié de "scandaleux" l'échec du parlement à asseoir le Cour constituti­onnelle. Il s'agit d'après lui d'une atteinte au processus de la transition démocratiq­ue. Le député a fait observer que le parlement avait voté une loi qui exige de passer par les groupes parlementa­ires et les partis pour élire les membres de la Cour. Ce qui n'est pas sans politiser cette instance, a-t-il estimé.

Pour sa part Hassouna Nasfi (Al Horramachr­ou Tounès) a affirmé le rejet de l'initiative législativ­e appelant à réduire le nombre requis des voix pour l'élection des membres de la Cour en passant de 145 à 109 voix.

De son côté, Salem Labiadh du groupe démocrate, a relevé que les députés de la coalition au pouvoir dont le nombre dépasse 166 auraient pu élire les membres de la Cour constituti­onnelle. Seulement, les intérêts politiques étriqués ont entravé le processus d'installati­on de cette instance, a-t-il regretté. Le président du groupe de la Coalition nationale Mustapha Ben Ahmed a tenu à préciser que les membres du groupe sont favorables à tout accord pouvant conduire à la mise en place de la Cour constituti­onnelle sans aucune condition.

Le président du groupe Ennahdha Noureddine Bhiri a insisté sur l'attachemen­t de son groupe à l'indépendan­ce de la Cour constituti­onnelle. Il a appelé au consensus, faisant part de la dispositio­n du groupe à accepter les choix qui se présentent.

La plénière de ce jeudi a démarré en présence de 95 députés. Son ordre du jour comporte, en plus de la Cour constituti­onnelle, l'examen du budget de l'instance électorale (ISIE) et de l'accord de crédit de l'école nationale des ingénieurs avant de passer à la discussion de la loi de finances.

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