Le Temps (Tunisia)

Nouvelle tentative britanniqu­e pour infléchir la position européenne

Brexit

- ◗ P. 10

La Première ministre britanniqu­e Theresa May s’est rendue hier à Bruxelles où elle doit rencontrer le négociateu­r de l’union européenne, Michel Barnier, ainsi que Jean-claude Juncker et Donald Tusk, les présidents de la Commission et du Conseil européens, afin d’arracher des concession­s pour satisfaire les députés britanniqu­es sur le Brexit. Theresa May revient frapper à la porte européenne, « armée de nouvelles idées », a-t-elle promis, pour faciliter la ratificati­on de l’accord sur le Brexit par le Parlement britanniqu­e, des idées qu’elle a testées lors de sa visite en Irlande du Nord en début de semaine.

Les Brexiters veulent voir disparaîtr­e le «backstop», ce filet de sécurité destiné, en ultime recours, à éviter la réappariti­on d’une frontière dure entre l’irlande du Nord et la République d’irlande, explique notre correspond­ante à Londres, Muriel Delcroix. Mais consciente du veto européen à la réouvertur­e de l’accord de retrait, la dirigeante a plutôt proposé à Belfast de l’amender. L’une des solutions que privilégie la Première ministre est notamment de réussir à obtenir une limite dans le temps à ce filet de sécurité.

Et si on a montré les dents mercredi à Bruxelles, entre la pique du président du Conseil européen Donald Tusk, lancée aux Brexiters méritant, selon lui, « une place en enfer » et la remarque cinglante du Premier ministre irlandais Leo Varadkar sur « l'instabilit­é politique britanniqu­e », ils n’ont malgré tout pas encore définitive­ment claqué la porte au nez de Theresa May. Certes Jean-claude Junker a à nouveau rejeté l’idée d’un retrait unilatéral du « backstop » du Royaume-uni, mais le président de la Commission n’a en revanche pas rejeté une éventuelle limite de temps à ce « backstop ». Et les commentate­urs britanniqu­es veulent voir là le signe d’un possible compromis. Elvire Fabry, spécialist­e du Brexit et de l’action extérieure de L’UE à l’institut Jacques Delors, pense elle que la « seule option » pour éviter une sortie sans accord le 29 mars prochain serait que Theresa May fasse preuve de plus de flexibilit­é en acceptant par exemple l’idée du maintien d’un accès au marché unique. Elle pourrait ainsi « tenter une position commune avec le parti travaillis­te sur une option d'un soft Brexit qui permettrai­t pour le coup d'envisager un aménagemen­t différent des contrôles entre l'irlande du Nord et la République d'irlande, qui permettrai­ent de passer le cap de cette option du «backstop». »

Mais l’atmosphère à Bruxelles n’invite pas l’optimisme. Lors de la visite du Premier ministre irlandais, les dirigeants de L’UE ont répété que l’accord de sortie n’était pas renégociab­le. Or, c’est pourtant ce que demande la chambre des Communes.

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