La diplomatie russe marque des points
Afghanistan
C’est une conférence inédite qui s’est déroulée à Moscou durant deux jours, et qui a réuni des talibans et des représentants de l’opposition afghane, parmi lesquels l’ancien président Hamid Karzaï. Deux jours de discussions qui témoignent de l’influence croissante de la Russie dans le dossier afghan. La rencontre de Moscou a respecté, en apparence du moins, à peu près toutes les règles des grandes conférences internationales : réunions dans un grand hôtel, séance plénière, conciliabules en coulisses et à l’arrivée une déclaration commune en neuf points. Seul élément manquant, et de taille, le gouvernement afghan qui n’était pas convié à la rencontre.
En dépit de cette absence, la rencontre de Moscou aura marqué les esprits, puisque c’est la première fois que des talibans discutent de cette manière, et à visage découvert, avec des figures de importantes en Afghanistan, à commencer par l’ancien président Hamid Karzaï, qui avait fait lui aussi le déplacement. Officiellement, c’est la communauté afghane de Russie qui organisait la rencontre, mais il est évident que celle-ci bénéficiait du soutien et de la logistique apportée par les autorités russes. Après avoir organisé une première rencontre avec des talibans en novembre dernier, la diplomatie russe confirme donc son intérêt et son influence grandissante dans le dossier afghan. Pourquoi cette poussée diplomatique ? « Pour contrer la menace terroriste », explique-t-on à Moscou, les autorités russes se disant inquiètes de la présence de l’organisation de l’etat islamique en Afghanistan, et de possibles infiltrations vers les pays d’asie centrale (EX-URSS).