Le Temps (Tunisia)

Les étudiants tunisiens paieront plus cher

Etudes en France

- Kamel BOUAOUINA

Les étudiants tunisiens risquent de ne plus s’inscrire dans les université­s françaises. Ils devraient dorénavant payer beaucoup plus cher pour venir faire leurs études en France. Alors que les frais d’inscriptio­n étaient les mêmes pour tous les étudiants, pour la rentrée 2019, ce ne sera plus le cas. La hausse des droits d’inscriptio­n à l’université pour les étudiants étrangers extra-européens, annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe, dans le cadre d’un plan baptisé « Choose France », continue de faire débat. La mesure annoncée pourrait concerner environ 280.000 étudiants extra-européens.

Alors, l’inscriptio­n en licence passerait à environ 2800 euros (contre 170 euros actuelleme­nt). Celles en mastère et en doctorat passeraien­t à environ 3800 euros (contre 243 et 380 euros actuelleme­nt). C’est loin d’être négligeabl­e même si cela ne va pas changer radicaleme­nt leur situation.

Cette mesure est injuste, elle va créer une différence de traitement entre les étudiants étrangers et les étudiants français ou européens. Elle va créer une scission sociale dans l'accès à l'université.

Yasmine, 21 ans, étudiante tunisienne à Lyon estime que la décision d’augmenter les frais d’inscriptio­n l’inquiète beaucoup. « Au début, j’ai cru que les étudiants qui avaient déjà entamé leur cursus depuis plusieurs années en France ne seraient pas concernés, mais en fait si, car je passe de la licence au master, ce qui est considéré comme un changement de cycle. Il n’y a pas d’équivalent de ma formation en Tunisie et je n’ai pas envie de m’arrêter à la licence. Je compte avoir au moins un master pour pouvoir travailler dans des ONG sur des projets en lien avec la Tunisie. La monnaie de mon pays ne cesse d’être dévaluée. Ici, la vie est chère (le loyer, les frais de transport). Les 3 770 euros pour une inscriptio­n en master valent à peu près 13 000 dinars tunisiens, plus qu’un salaire annuel moyen en Tunisie, et aucun job étudiant en France ne permet de gagner une telle somme. Cette réforme est donc profondéme­nt injuste car elle s’attaque aux plus faibles et aux plus précaires ».

Si les études en France deviennent plus onéreuses, le risque est de pénaliser les moins favorisés, au premier rang desquels les étudiants tunisiens. Une telle hausse pénalisera uniquement une partie des étudiants étrangers inscrits dans les université­s françaises, puisque les étudiants français et européens ne seront pas concernés.celle-ci les empêche souvent de suivre normalemen­t leurs cours, car ils sont obligés de travailler, parfois dans des conditions très dures, pour vivre et financer leurs études.

Le député de la Coalition nationale Marouane Felfel, représenta­nt des Tunisiens de France a indiqué que "La France est le pays privilégié des étudiants tunisiens souhaitant poursuivre leur cursus à l’étranger. Les Tunisiens représente­nt 18,3% des étudiants doctorants dans les université­s françaises. La Tunisie est un des pays les plus représenté­s parmi les étudiants étrangers en France avec plus de 12.300 étudiants. Ces frais d'inscriptio­n constituen­t un blocage pour les Tunisiens pour la rentrée en 2019.C'est pourquoi nous sommes en train de négocier avec les parties françaises afin d’obtenir des exonératio­ns en faveur des étudiants tunisiens. C'est le cas d'aix-marseille Université qui a, d'ores et déjà, pris la décision d'exonérer les étudiants tunisiens de la majoration des frais d'inscriptio­n pour les étudiants étrangers annoncée par le gouverneme­nt français pour la prochaine rentrée universita­ire". • Le député Marouane Felfel : «Nous sommes en train de négocier avec les parties françaises afin d’obtenir des exonératio­ns en faveur des étudiants tunisiens"

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