Pourvu que les producteurs et commerçants véreux ne gâchent pas la fête
Majorations salariales dans la fonction publique
Autant les citoyens se sont félicités de l’accord relatif aux majorations des salaires dans la fonction publique, autant ils nous ont dit craindre que la fête ne soit bientôt gâchée par les producteurs et commerçants véreux qui pourraient profiter de l’occasion pour augmenter les produits des biens et services. Comparant ces producteurs et commerçants véreux à des « chasseurs de prime », à l’affût de toute aubaine, un citoyen a rapporté avoir constaté, il y a seulement quelques jours, qu’une marque très connue de dentifrice a augmenté, du jour au lendemain, le prix de l’un de ses tubes de dentifrice d’un demi dinar, le portant à plus de 4 dinars alors que ce tube était vendu , il y a moins d’un an à 2 dinars 500. « Cet exemple et des milliers d’autres illustrent que la hausse injustifiée des prix se rencontre aussi bien dans les petits commerces qu’au niveau des grandes entreprises dites structurées qu’elles soient industrielles ou commerciales, a-t-il fait remarquer.
Un commentateur a souligné avec raison que la spirale infernale des prix et salaires qui ne cesse de ronger la Tunisie depuis 1970 pratiquement, sur le plan économique et social, a pour cause et déclencheur principal les prix, c'est-à-dire que c’est l’augmentation des prix des biens et services qui précède, entraînant un recul du pouvoir d’achat et des mouvements sociaux pour le rattrapage de ce recul, lequel rattrapage est phagocyté par de nouvelles augmentations de prix et ainsi de suite. En effet, l’indexation des salaires sur les prix est une revendication syndicale datant des années 1970 et malgré les évènements de janvier 1978, l’émeute du pain en 1984, et autres mouvements sociaux d’envergure ayant culminé dans la révolution de janvier 2011, notre pays n’a pas encore pu résoudre ce dilemme, parce que, selon un spécialiste, la solution réside dans l’application d’un nouveau modèle de développement qui prend en considération cette question. Notre interlocuteur pense que l’accord sur l'augmentation des salaires dans la fonction publique signé jeudi 7 février, en dépit de son importance, ne règle pas le problème, car les prix échappent totalement au contrôle du gouvernement qui est, aussi, victime en quelque sorte, dans l’opération, s’agissant notamment de marché faussé et n’obéissant à aucune logique économique comme le marché tunisien en ce moment.