La Tunisie ne sera pas au… «Rendez-vous»
Couac au ministère des Affaires culturelles
Finalement, la Tunisie ne sera pas à «Rendez-vous chez nous». Ikram Azzouz qui devait se rendre à cet événement se déroulant au Burkina Faso, du 9 au 24 février, n’a pu obtenir deux billets d’avion suite à un gros couac au ministère des Affaires culturelles.
Dans notre édition du samedi 9 janvier, nous avions annoncé que notre pays sera présent à la manifestation culturelle «Rendez-vous chez nous» à travers Ikram Azzouz et sa création «L’artiste papillon». Rappelons que «Rendez-vous chez nous» est un festival des arts de la rue dont la 10e édition se tient du 9 au 24 février, dans trois villes burkinabè, à savoir Ouagadougou, Boromo et de Bobo-dioulasso. Or suite à un gros couac au ministère des Affaires culturelles, la Tunisie ne participe plus à l’événement. D’après ce que nous avons appris, Ikram Azzouz a déposé une demande, le 2 janvier dernier, pour obtenir du ministère des Affaires culturelles une aide pour deux billets d’avion. La demande a été adressée au ministre et ce dernier l’aurait envoyée aux services concernés pour avis.
Normalement, Ikram Azzouz étant un homme de théâtre, la demande a été redirigée vers la direction générale des arts scéniques et des arts audio-visuels. Or, le responsable de ce service technique a trouvé que le spectacle «L’artiste papillon» n’était pas du théâtre mais de la chorégraphie et a renvoyé la demande à la direction de la musique et de la danse.
Le responsable de ce service technique, lui, a jugé que le spectacle d’ikram Azzouz était du théâtre et non de la danse. Et voilà comment un artiste s’est vu transformer en ballon de football.
Il est à rappeler que «L’artiste papillon» est une création qui utilise le monologue, l’art visuel (mime et pantomime), et la chorégraphie. Le monologue et l’art visuel sont deux genres théâtraux. La chorégraphie vient soutenir le tout comme un sédiment pour renforcer cette interrogation sur la vie qu’elle soit temporelle ou spirituelle. Rappelons que le lien entre l’artiste et le papillon est raconté par Ikram Azzouz, à travers deux monologues, et par Fériel Rémadi, grâce à des tableaux chorégraphiques. Alors si «L’artiste papillon», pour les responsables des directions générales des arts scéniques et des arts audio-visuels, et de la musique et de la danse, n’est ni du théâtre ni de la danse, c’est quoi ?
Avoir la cote…
Il est bien dommage que la Tunisie ne soit plus représentée au festival des arts de la rue «Rendez-vous chez nous», car notre pays aurait été le seul d’afrique du Nord à participer aux festivités. «L’artiste papillon» aurait trouvé sa place parmi les spectacles du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, de Guinée, du Togo, du Bénin mais également de France, de Belgique, d’espagne et du Canada. Et tout ça à cause d’une histoire de billets d’avion.
Si l’on regarde bien, deux billets d’avion Tunisouagadougou-tunis coûtent 2.771 dinars (les deux) sur Tunis-air. Or, normalement, le ministère des Affaires culturelles a une convention avec notre compagnie aérienne pour avoir des billets à moindre coût. Offrir deux billets d’avion représentent, donc, juste une pacotille, par rapport à d’autres dépenses, dont beaucoup non justifiées…
Il semblerait que pour avoir une aide au transport international, il faut avoir une sacrée cote auprès des responsables des différentes directions du ministère des Affaires culturelles. C’est pour cela que nombre de jeunes artistes n’osent faire la demande, pour pouvoir représenter notre pays à l’étranger, surtout quand ils sont invités à participer à un événement en Afrique subsaharienne. Et nous ne sommes pas paranoïaque…