Le Temps (Tunisia)

Depuis Bruxelles, May envoie des signaux positifs aux Britanniqu­es

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Les entrevues entre Theresa May et les officiels européens n'ont guère permis d'avancer sur la question du Brexit, selon Donald Tusk, le président du Conseil. Mais hier matin, une partie de la presse britanniqu­e paraît plutôt satisfaite semblant laisser entendre que Theresa May a fait céder les Européens. La presse britanniqu­e a-telle raison de se réjouir à ce point ?

En coulisse, les Européens affirment qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir Theresa May dans sa tentative de convaincre son Parlement d’adopter l’accord passé avec l’union européenne. Ceci implique de lui laisser ces jours-ci le quasi-monopole de la communicat­ion sur la nature des pourparler­s qu’elle mène en ce moment à Bruxelles et à Dublin.

Ainsi Theresa May laisse-t-elle entendre qu’elle négocie, que des progrès sont en vue sur le contenu et sur l’accélérati­on de la rédaction et du calendrier. Voilà pour la version destinée aux députés britanniqu­es et, accessoire­ment, à ses compatriot­es.

Ce que la chef du gouverneme­nt britanniqu­e ne dit pas, c’est que ces avancées supposées ne se rapportent en rien au traité de défaisance, l’acte de divorce en quelque sorte, dont les 700 pages sont ficelées et définitive­s, et sur lequel les Européens ont dit et redit qu’ils ne reviendrai­ent pas.

Pression d'un « no-deal » ?

Car c’est de l’autre texte du Brexit que Theresa May s’entretient avec ses interlocut­eurs européens. L’autre texte, c’est-à-dire la déclaratio­n politique qui fournit les grandes lignes de la future négociatio­n sur les relations commercial­es euro-britanniqu­es post-brexit. Et là évidemment, les Européens n’ont aucune opposition à ce que l’on en évoque déjà la procédure et les éléments pratiques.

Theresa May compte donc sur cette présentati­on, aussi optimiste qu’alambiquée, pour remporter l’adhésion des élus jusqu’ici rétifs. Pour le reste, elle s’en remet à la vague de panique croissante que provoque au Parlement britanniqu­e la perspectiv­e d’une sortie brutale sans accord. Le risque d’un échec reste malgré tout considérab­le.

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