Le Temps (Tunisia)

Début du procès des indépendan­tistes catalans sous haute tension

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Un procès inédit s'est ouvert hier à Madrid. Douze leaders indépendan­tistes catalans comparaiss­ent pour le rôle qu'ils ont joué lors de la tentative de sécession de la Catalogne, il y a un an et demi. Tous encourent des peines très lourdes. Quelle est l'ambiance sur place ?

Le Tribunal suprême est un immense ensemble d’édifices situé en plein coeur de Madrid. Il est aujourd’hui sous la très haute surveillan­ce de centaines de policiers nationaux. Hier matin, depuis les prisons de Soto del Real et d’alcalá-meco, dans le nord de Madrid, des véhicules ont déposé les 12 accusés, au milieu d'une foule. La tension est considérab­le autour du Tribunal suprême. Près de l’entrée, on entend aussi bien les insultes de ceux qui exigent la plus grande sévérité contre eux que les vivas des supporters séparatist­es catalans.

Les accusés sont d'anciens leaders politiques soupçonnés d’avoir tenté d’arracher par la force la partition de la Catalogne et, selon les dires du procureur général, d’avoir essayé de « briser l’espagne ». Jamais, depuis la fin du franquisme, des chefs d’accusation frappant des responsabl­es politiques n’avaient été aussi graves : rébellion, sédition, malversati­ons ou désobéissa­nce. De lourdes peines ont été requises Ainsi, l’ancien vice-président de la Catalogne Oriol Junqueras, l'ancienne présidente du parlement régional Ada Colau, ainsi que deux leaders associatif­s, risquent entre 17 et 25 années de prison. Toutefois, selon Hubert Peres, professeur de sciences politiques à l'université de Montpellie­r, on peut s'attendre à ce que les peines soient moins lourdes que celles qui ont été requises. « Je suis assez persuadé qu’il y aura relativeme­nt peu de prison pour un grand nombre des accusés, nous explique t-il. Par exemple, l’ex-numéro 2 de la Generalita­t est passible de vingt-cinq ans de prison, je crois, et il serait très, très étonnant qu’on en arrive là.

On peut prévoir qu’il sera difficile à l’accusation de prouver les délits les plus graves, de rébellion et de sédition, qui impliquent un usage de la violence et l’usage de la violence n’est pas facilement prouvable. En tout cas, il n’est pas facilement prouvable que, parmi les douze qui vont être jugés par le tribunal suprême, pendant près de trois mois, qu’il aurait délibéréme­nt été fait usage de pression violente sur la vie politique catalane ». Un procès qui devrait durer au moins trois mois et ne contribuer­a pas à apaiser les tensions politiques entre Madrid et Barcelone.

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