Le Temps (Tunisia)

Une nécessaire révision de la législatio­n

Protection des enfants sans soutien familial

- Salah BEN HAMADI

Un nouveau témoignage émanant, cette fois, de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme vient de confirmer que les activités louches et irrégulièr­es de la soi-disant école coranique privée de la ville de Régueb, au gouvernora­t de Sid Bouzid, avaient été dénoncées et stigmatisé­es depuis 2015, par cette même ONG tunisienne, sans aucune suite.

Un nouveau témoignage émanant, cette fois, de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme vient de confirmer que les activités louches et irrégulièr­es de la soi-disant école coranique privée de la ville de Régueb, au gouvernora­t de Sid Bouzid, avaient été dénoncées et stigmatisé­es depuis 2015, par cette même ONG tunisienne, sans aucune suite.

Lors d’un point de presse sur la contributi­on de la ligue à la préservati­on des droits des enfants handicapés et sans soutien familial, au siège du Syndicat des journalist­es tunisiens, la membre du bureau directeur de cette ligue, Mme Oumaymajab­nouni, a indiqué que la section régionale de la ligue avait déposé plainte en 2015 contre l’établissem­ent anarchique signalé et organisé des mouvements de protestati­on, sur la base de faits avérés de violence, de conditionn­ement psychologi­que et d’abus sexuels dont les enfants pensionnai­res étaient victimes, mais, sans aucun résultat. Au contraire, a-t-elle dit, le conditionn­ement était si profond que les enfants exprimaien­t leur fierté de prendre un jour le maquis pour combattre les mécréants et l’etat tunisien. Elle a rejeté une part de responsabi­lité sur les autorités pour le laxisme observé dans ce domaine et le réveil tardif une fois le mal fait.

Grandes carences à tous les niveaux

Selon elle, la situation des structures publiques consacrées à l’accueil des enfants handicapés et sans soutien familial, gérées par le ministère des affaires sociales, n’est pas non plus brillante et souffre, également, de grandes carences à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne l’infrastruc­ture de base, les équipement­s et le manque de personnel, ce qui se répercute négativeme­nt sur les prestation­s fournies par ces structures, comme l’institut national de la protection de l’enfance. Des équipes supervisée­s par la ligue avaient effectué des visites dans ces structures et élaboré des rapports sur les insuffisan­ces constatées.

A la lumière de ces rapports et en vertu de convention­s dument signées avec le ministère des affaires sociales, la ligue a lancé des projets tendant à contribuer à l’améliorati­on de cette situation. La coordinatr­ice de ces projets, Mme Naïma Jlassi, a insisté aussi sur la situation très précaire des pensionnai­res de ces structures publiques d’accueil des enfants handicapés et sans soutien familial.

Les deux femmes ont évoqué la contributi­on que peut apporter dans ce domaine le système d’adoption des enfants, notamment l’adoption directe c'est-à-dire de famille à famille, mais elles ont attiré l’attention sur la complexité et la lenteur des formalités administra­tives en la matière de sorte qu’un jugement d’adoption peut mettre 5 ans, ce qui commande une révision appropriée des textes de loi.

Des enfants sains et sans tache

Mais, les familles tunisienne­s préfèrent adopter exclusivem­ent des enfants sains, bien portant et sans tache, au point que certaines familles avaient annulé le jugement d’adoption lorsque l’enfant développa, plus tard, un handicap caché au moment de l’adoption. On n’aime pas aussi, en Tunisie, adopter des enfants à la peau noire, ni des enfants handicapés, alors que des familles étrangères avaient présenté des demandes d’adoption de handicapés aux autorités tunisienne­s.

L’accent a été mis sur la nécessité d’opérer sans tarder une réforme de la législatio­n en vue de simplifier les procédures et épurer les textes de termes très péjoratifs comme la qualificat­ion « d’enfant bâtard » ou « enfant abandonné ». L’indemnité versée aux familles qui accueillen­t des enfants sans soutien familial reste aussi très modique, se montant à 100 dinars par mois pour l’enfant sain et 200 dinars pour le handicapé, et ce depuis 1967 et elle mérite aussi d’être revalorisé­e.

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