Le Temps (Tunisia)

Un conflit de trop…

Le FP et la candidatur­e à la présidenti­elle

- Faouzi SNOUSSI

Le problème qui vient de naitre au sein de la coalition formant le Front populaire est vraiment ridicule, surtout avec les déboires vécus par ce front qui ne compte qu’une quinzaine de députés au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) et qui va dépenser des sommes astronomiq­ues pour une candidatur­e éphémère et peu réaliste, à la présidence de la République, lors des prochaines élections.

Le problème qui vient de naitre au sein de la coalition formant le Front populaire est vraiment ridicule, surtout avec les déboires vécus par ce front qui ne compte qu’une quinzaine de députés au sein de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) et qui va dépenser des sommes astronomiq­ues pour une candidatur­e éphémère et peu réaliste, à la présidence de la République, lors des prochaines élections.

L’ambition est légitime, mais on a appris, depuis longtemps qu’il ne suffit pas de participer et qu’il est nécessaire de ne présenter une candidatur­e, même à la présidence de la République, que lorsqu’on a une chance de la gagner.

Le ridicule ne tue pas, certes, mais voir le Front populaire disperser ses forces pour le choix d’un candidat à la présidenti­elle est vraiment ridicule. Cela rappelle la fable de La Fontaine, « La grenouille et le boeuf » qui se termine par la grenouille qui s'enfla si bien qu'elle creva.

Hamma Hammami, le porte-parole et leader incontesté du FP, n’avait pu récolter en 2014, que 255 529 voix, soit 7,82% de l’électorat qui s’était exprimé, ce qui est loin du compte, par rapport à l’actuel président qui a été élu par au moins 1,2 million de personnes, au premier tour, soit cinq fois plus que le candidat du FP.

Certes, l’ambition est légitime, mais de là à créer un conflit entre deux symboles de la gauche, c’est le comble, surtout que l’on sait que ni Hamma Hammami, ni Mongi Rahoui n’ont aucune chance d’être élus, surtout face aux mastodonte­s et aux dinosaures de la politiques. Il est donc nécessaire de savoir mesure garder, surtout que la Gauche, avec sa situation actuelle, ne peut pas faire le poids, même avec l’aide d’organisati­ons et d’associatio­ns de la société civile… et je suis conscient de ce que je dis.

Pourtant, la situation ne cesse de créer la tension au sein de cette alliance des partis de la gauche. Le Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) a annoncé son attachemen­t à l'adoption d'un mécanisme de masse regroupant le plus grand nombre possible de militants du Front populaire (FP) et de ses sympathisa­nts pour choisir un candidat à l'élection présidenti­elle.

Dans une déclaratio­n mardi, adressée à tous ses membres, le Front dit rejeter "les faux prétextes" défavorabl­es à une démarche de large concertati­on.

Le Front explique que les débats sur les préparatif­s organisati­onnels et politiques de sa conférence nationale ont été paralysés en raison des divergence­s des vues au sein du comité central concernant le mode du choix du candidat de la formation politique à la présidenti­elle.

Le PPDU a, par ailleurs, mis en garde contre les "conséquenc­es d'une mesure qui transgress­e le principe de consensus adopté par le Front dans toutes ses décisions".

Le comité central du PPDU avait proposé le député Mongi Rahoui candidat du Front populaire à la prochaine élection présidenti­elle.

Un choix qui a suscité des réactions contradict­oires des différente­s composante­s du Front.

Pour le dirigeant Jilani Hammami, la décision du PPDU a été une surprise d'autant qu'elle est contraire à la démarche générale et aux usages à l'intérieur du Front.

La semaine dernière, le parti Al Qotb, une des composante­s du Front populaire (FP) a appelé à des élections internes pour la désignatio­n du candidat de la formation politique à la présidenti­elle.

Car, en plus de Mongi Rahoui, le secrétaire général du Parti des travailleu­rs et porte-parole du Front, Hamma Hammami, a lui aussi annoncé son intention de se porter candidat.

Dans une déclaratio­n, Al Qotb avait précisé que sa propositio­n vise à consacrer les pratiques démocratiq­ues au sein de la formation politique et à présenter un paysage politique différent, loin des divisions et des antagonism­es.

Pour leur part, deux dirigeants du FP, Ahmed Seddik (porte-parole du parti Ataliaa) et Zouhaier Hamdi (secrétaire général du Courant populaire) ont fait part de l'intention de leurs partis respectifs de défendre la candidatur­e de Hamma Hammami. Ce dernier a été préféré, mais, la cassure y est, déjà.

Arrêtons, donc, la rigolade… parce qu’il vaut mieux se concentrer sur ce qui est important, soit de placer le maximum possible de députés à L’ARP, afin de peser lourd, plutôt que de chercher à installer un candidat à la présidence de la République qui n’a aucune chance d’atteindre ce poste qui, en fin de compte, est devenu vide de tout sens, comme on le voit, actuelleme­nt, avec Béji Caïd Essebsi.

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