L’abricot en difficulté faute de marchés extérieurs!
Fruits de saison
La campagne des abricots bat son plein au centre du pays notamment à Aïn Jloula, Aïn El Bidha, El Hajeb, Chébika et Haffouz dans le gouvernorat de Kairouan. La production d'abricots de la Tunisie oscille entre 20.000 et 24.000 tonnes et ce sont notamment les variétés précoces qui sont le plus exportées, car elles arrivent à maturité plusieurs jours avant celles des pays européens. Mais, la surproduction de cette année pose problème.
Les producteurs d’abricots se sont plaints des nombreux problèmes qu’ils rencontrent pour la commercialisation de la production à cause du grand excédent enregistré cette saison et menacent et de procéder à la destruction de quantités de fruits devenues impropres à la consommation, en raison des difficultés de commercialisation et d’exportation.
Kouraichbelghith, membre de l'union tunisienne de l'agriculture et de la pèche a averti, dans une déclaration à Radio Med, que "la situation est très préoccupante et commande une intervention sérieuse de la part des autorités, compte-tenu du caractère stratégique du secteur, à l’instar de l’huile d’olive, des dattes et des céréales".
Il a indiqué que "la production d'abricots est importante cette année et qu'il n'ya pas une stratégie du ministère du Commerce pour encourager l'exportation des abricots vers les marchés libyen et algérien. Les fellahs risqueront de connaitre une surproduction et détruire leur production faute de marchés extérieurs. D'ailleurs neuf tonnes ont été détruites depuis mercredi. Le décret relatif à l’autorisation d’exporter a freiné l’exportation. Le marché local est incapable d’absorber autant d’abricots"
Pourtant une virée du côté de nos marchés révèle que le kilogramme d’abricot avoisine les 3 dinars malgré cette importante production et comme l'a expliqué un producteur, " les véritables bénéficiaires restent les propriétaires des chambres froides, les intermédiaires qui ont pignon sur rue. Nos productions, et devant l'inexistence de circuits dûment organisés et contrôlés, laisse le champ libre aux spéculateurs".
» Il est vrai qu'à part la commercialisation, les fellahs connaissent d'autres problèmes. C'est pourquoi ils restent prudents, car la véritable cueillette n’aura lieu qu’en juin et d’ici là, nous disent-ils, on n’est pas à l’abri de mauvaises surprises : pluies, grêle, vents ou encore essaims d’oiseaux qui ont fait leur apparition dans la région et qui attaquent déjà les oliviers. À l’instar des producteurs, les unités de transformation, sont peu nombreuses. Un agriculteur de Haffouz a critiqué l’absence quasi-totale des activités d’industrialisation et de transformation des abricots, en particulier, sous forme de jus, de confitures. Il a appelé l’etat à agir et à réfléchir aux voies et moyens permettant de résorber au mieux toute cette production, à travers le développement l’industrialisation de transformation,la promotion des exportations et la recherche de nouveaux marchés.