Le Temps (Tunisia)

Les partis populistes tirent les ficelles

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Les Pays-bas et le Royaume-uni ont donné hier le coup d'envoi des élections européenne­s, deux pays scrutés de près par le reste du continent pour mesurer la montée en puissance des euroscepti­ques. Plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors de ces élections qui se tiennent jusqu'à dimanche. Ce sera au tour vendredi de l'irlande et la République tchèque, la plupart des autres pays de L'UE se prononçant dimanche. Un envol des mouvements nationalis­tes et populistes est attendu lors du scrutin, qui devrait faire perdre du terrain aux deux groupes les plus importants au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE), groupe de la droite pro-européenne, et le Parti socialiste européen (PSE).

D'après les derniers sondages, le parti de Marine Le Pen (extrême droite) devance celui du président Emmanuel Macron en France tandis qu'en Italie, la Ligue de Matteo Salvini fait la course en tête avec un discours anti-ue.

Aux Pays-bas, où les bureaux de vote ont ouvert à 05H30 GMT, le Forum pour la démocratie (FVD), parti euroscepti­que, anti-immigratio­n et climatosce­ptique, affronte notamment les libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, qui a appelé à un large rassemblem­ent des électeurs pour contrer les populistes.

Le chef de file du FVD, Thierry Baudet, est "la coqueluche politique de l'année", a expliqué Claes de Vreese, professeur de communicat­ion politique à l'université d'amsterdam. Et "ce qui se passe aux Pays-bas se passe aussi ailleurs en Europe", à l'image des récentes performanc­es des populistes en Italie et en Hongrie, a ajouté ce professeur. Au Royaume-uni, les Britanniqu­es ont commencé à voter à 06H00 GMT dans un climat plombé par le Brexit, qui monopolise les débats politiques depuis le référendum de juin 2016.

Faute d'être sorti de L'UE dans les temps, le Royaume-uni a été contraint d'organiser ce scrutin d'autant plus surréalist­e que les députés britanniqu­es pourraient ne siéger que quelques semaines au parlement européen.

Le pays devait quitter L'UE le 29 mars mais faute d'avoir obtenu le soutien des députés, qui ont rejeté à trois reprises l'accord de sortie qu'elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, la Première ministre Theresa May a dû repousser la date du divorce, désormais fixé au 31 octobre au plus tard. Pour éviter une sortie sans accord, elle tente de convaincre les députés de soutenir un projet de loi qu'elle présente comme la "dernière chance" de mettre en oeuvre le Brexit. Mais elle a dû repousser à une date indétermin­ée le vote sur le projet, attaqué de tous côtés et qui a provoqué mercredi la démission fracassant­e de la ministre chargée des relations avec le Parlement, l'euroscepti­que Andrea Leadsom.

Dans cette campagne insolite, le Parti du Brexit, de l'euroscepti­que Nigel Farage, réclame une sortie de L'UE immédiate et sans accord. Ce nouveau parti, créé en février, caracole en tête des sondages. "On a déjà voté Brexit, ils nous ont ignoré, donc on va leur dire de nouveau", a déclaré M. Farage hier. Il espère être "le député européen au mandat le plus court de l'histoire", comptant sur un Brexit rapide.

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