La tension ne cesse de s'accroître entre Trump et les démocrates

Fâché par une remarque de la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, le président américain a annulé une rencontre qu’il devait avoir avec les dirigeants de l’opposition sur les infrastructures. Nancy Pelosi avait déclaré plus tôt dans la journée que Donald Trump était engagé dans une « opération de dissimulation ». Donald Trump dénonce un acharnement des démocrates qui, au sein des commissions de la Chambre, continuent d’enquêter sur les ingérences russes et sur bien d’autres aspects de la présidence.

Ces commissions ont le pouvoir d’envoyer des assignations et elles ne s’en privent pas, mais Donald Trump refuse obstinément de s’y soumettre, n’a transmis aucun des documents réclamés, et interdit à ses proches d’aller témoigner. Le président a saisi la justice pour contrer les demandes du Congrès, et c’est peut-être ce qui explique en partie sa colère d’hier, deux juges lui ont déjà donné tort. L’un, au niveau fédéral, a ordonné lundi au cabinet comptable de transmettre au Congrès un certain nombre de documents financiers ; l’autre, à New York, a rejeté ce mercredi une requête de la Maison Blanche qui visait à empêcher deux banques de communiquer les relevés de compte du président.

La stratégie de Donald Trump n’est donc a priori pas très payante, mais il a fait appel et il gagne du temps. Mais son attitude hérisse les démocrates et ils sont de plus en plus nombreux à réclamer le début d’une procédure de destitution. C’est d’ailleurs à ce sujet que Nancy Pelosi a réuni les élus de son camp ce mercredi, avant de lancer sa petite phrase qui a mis le feu aux poudres. Le président est « engagé dans une opération de dissimulation », a-t-elle déclaré.

Une procédure de destitution toujours en débat

La cheffe de la majorité démocrate à la Chambre est résolument opposée au lancement d’une telle procédure, qui risquerait, estime-t-elle, de conforter le président dans une position de victime, et même de faire perdre aux démocrates les élections de 2020.

Nancy Pelosi tient ses troupes pour l’instant. Mais de plus en plus d’élus, ulcérés de voir avec quel dédain le président traite les pouvoirs du Congrès, réclament ouvertement l’ouverture d’une procédure de destitution.