Le Temps (Tunisia)

La FED baisse ses taux directeurs

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La Banque centrale américaine, sous la pression constante de Donald Trump pour stimuler l'économie, a réduit ses taux d'intérêt pour la première fois en onze ans mercredi, mais a eu du mal à justifier ce retour à une politique accommodan­te, alors que l'économie américaine se porte bien.

Le patron de l'institut d'émission, Jerome Powell, a expliqué que la banque prenait une "assurance" sur l'avenir face aux "incertitud­es" pesant sur l'économie mondiale mais aussi la faiblesse "persistant­e de l'inflation". La Fed a réduit les taux directeurs d'un quart de point de pourcentag­e pour les fixer dans la fourchette de 2% à 2,25%.

Donald Trump, qui mardi encore avait réclamé une baisse des taux "forte" , a très vite réagi dans un tweet à la décision de la Fed qu'il ne trouve pas satisfaisa­nte. "Powell nous a encore déçus comme d'habitude", a affirmé Trump. "Ce que les marchés voulaient entendre de Jay Powell (...) était que c'était le début d'un long cycle agressif de baisses des taux pour pouvoir rivaliser avec la Chine et l'europe (...)", a-t-il ajouté.

Pour sa part, M. Powell s'est défendu lors d'une conférence de presse d'avoir cédé à la pression de la Maison Blanche. "Nous ne prenons jamais en compte les considérat­ions politiques. Nous ne menons pas une politique monétaire en vue de prouver notre indépendan­ce", a-t-il déclaré. Tout en défendant son indépendan­ce, la Fed agit finalement dans le sens de ce que n'a cessé de réclamer le président Trump. Le locataire de la Maison Blanche, qui brigue un deuxième mandat, veut des taux bas qui favorisent le consommate­ur, diminuent le coût de la dette et dopent le Dow Jones à Wall Street.

La décision de la Fed n'a pas fait l'unanimité au sein du Comité monétaire. Deux membres de la Fed se sont prononcés contre la décision, Esther George de la Fed de Kansas City et Eric Rosengren de celle de Boston. Ils auraient préféré maintenir les taux en l'état.

C'est la première fois, depuis que Jerome Powell est à la tête de l'institutio­n depuis début 2018, que le Comité monétaire est si divisé. Si l'inflation est stagnante à 1,4%, la croissance de l'économie américaine est encore solide à 2,1% au 2e trimestre et le taux de chômage est proche de son plus bas niveau depuis cinquante ans (3,7%).

Onze ans après la crise financière, la Banque centrale américaine rejoint ainsi les autres grandes banques centrales du monde dans leur politique accommodan­te.

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