Le Temps (Tunisia)

Cible de sanctions américaine­s cette semaine Le chef de la diplomatie iranienne, invité à la Maison Blanche ?

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cible de sanctions américaine­s cette semaine, avait été invité le mois dernier à la Maison Blanche pour rencontrer le président Trump, en pleine escalade des tensions entre les deux puissances, rapporte le New Yorker.

S'appuyant sur des sources anonymes américaine­s, iraniennes et un diplomate "bien informé", le magazine raconte, dans un article, que le sénateur républicai­n Rand Paul, avec la bénédictio­n de Donald Trump, a joué le rôle d'intermédia­ire auprès du chef de la diplomatie iranienne.

Rand Paul l'a rencontré, selon le journal, mi-juillet à New York, en marge d'une visite de M. Zarif à L'ONU.

Pendant leur entretien, le sénateur aurait proposé à l'iranien de venir présenter ses idées pour mettre fin à l'impasse sur le nucléaire à Donald Trump en personne. Selon le New Yorker, cet élu de la commission des affaires étrangères du Sénat avait l'autorisati­on du président de proposer un rendez-vous à M. Zarif dans le Bureau ovale.

Contactés par L'AFP, la Maison Blanche et le départemen­t d'etat n'ont pas fait de commentair­es dans l'immédiat.

Selon le New Yorker, Mohammad Javad Zarif a répondu qu'accepter ou non une telle invitation était du ressort de Téhéran. Il a fait part de ses craintes d'un entretien qui ne serait guère plus qu'une séance photo, sans substance. Et les leaders iraniens n'ont finalement pas accepté une telle entrevue, à ce moment-là.

Depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord sur le nucléaire entre l'iran et les grandes puissances censé l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire, les relations sont tendues entre Téhéran et Washington.

Depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputés par les Etatsunis à Téhéran, qui dément-- ainsi que la destructio­n d'un drone américain par l'iran ont encore fait monter la pression.

Et le 18 juillet, Washington avait assuré avoir "détruit" un drone iranien, ce que Téhéran avait nié.

En sanctionna­nt cette semaine M. Zarif, Washington a encore un peu plus accentué sa campagne de "pression maximale" sur le régime iranien.

Une décision vue d'un mauvais oeil par le sénateur Rand Paul, opposé à l'interventi­onnisme américain à l'étranger, qui s'est fendu d'un tweet laconique en signe de désapproba­tion.

"Le fait de sanctionne­r des diplomates affaiblit la diplomatie."

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