Le Temps (Tunisia)

République malmenée

- Par Faouzi SNOUSSI

Les candidatur­es à l’élection présidenti­elle anticipée tournent au ridicule, avec une Instance supérieure indépendan­te pour les élections qui accepte tous les dossiers qui lui sont présentés, alors même qu’ils ne remplissen­t pas les conditions nécessaire­s. Des gueux et des pouilleux osent bafouer l’honneur de la présidence de la République, sous prétexte que la « démocratie » et la Constituti­on impose de ne refuser aucune candidatur­e.

Pourtant, il est nécessaire d’imposer des limites à la rigolade, parce qu’il y va du prestige du pays… un pays trois fois millénaire et qui a été dirigé par des figures emblématiq­ue, depuis Carthage et son conflit avec les Romains, en passant, même, par les beys, et jusqu’à la première et la deuxième République­s. Pourtant, dans tous les jeux, il y a des limites et la loi, non pas seulement celle imposée par la Constituti­on, qui les détermine. Sinon, pourquoi y a-t-il une séparation des pouvoirs ?

Le pouvoir judiciaire impose, aussi, ses règles préalables. Un demandeur d’emploi, à titre d’exemple, doit présenter un dossier en règle, avec tous les papiers demandés, en plus du bulletin N°3 (actuelleme­nt contesté surtout par ceux qu’on connait, pour les raisons qu’on connait). Dans le cas contraire, son dossier est jeté dans la poubelle, sans aucune explicatio­n et sans suite.

Pour ce qui est de L’ISIE et les candidats à la présidenti­elle, on se demande pourquoi on n’agit pas de la même façon et pourquoi cette règle des deux poids et deux mesures ? Le candidat à la présidenti­elle n’est-il pas, d’abord, un citoyen qui doit se conformer aux règles de la société dans laquelle il vit ? Et le bulletin N°3 n’est-il pas le document essentiel qui prouve que le candidat n’est ni un voleur, ni un corrompu, ni, aussi, un criminel ? Certes, le refus du défunt président Béji Caïd Essebsi de promulguer la loi électorale amendée a donné l’occasion pour assister à ce flux de candidatur­es de personnage­s, parfois, énigmatiqu­es et douteux. Mais, la raison d’etat doit prévaloir, parce que personne n’a pas le droit de bafouer autant le prestige de la République.

Personne n’a pas le droit de bafouer autant le prestige de la République

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