Le Temps (Tunisia)

La nuit jamaïcaine

Thirld World au Festival internatio­nal de Hammamet

- Hamma HANACHI

Ils ont rêvé reggae, ils ont instillé l’esprit reggae, c’était loin, dans les années 70, Bob Marley and the Wailers régnaient en maître absolu sur la planète entre chansons rythmées et danses chaloupées. Qui ne se souvient de One Love ou Wake up, stand up soufflant comme un vent chaud balayant les anciens rythmes.

Qui ne se souvient des voeux de paix d’amour et de rasta ? Thirld World, est né dans ces années de braises sans cendres, en Jamaïque dans le sillage du sherpa afro-américain du Reggae, qui cherchait quand ses racines et ses divinités en Ethiopie le « Dieu des dieux, Seigneur des seigneurs ».

Ils ont rêvé reggae, ils ont instillé l’esprit reggae, c’était loin, dans les années 70, Bob Marley and the Wailers régnaient en maître absolu sur la planète entre chansons rythmées et danses chaloupées. Qui ne se souvient de One Love ou Wake up, stand up soufflant comme un vent chaud balayant les anciens rythmes.

Qui ne se souvient des voeux de paix d’amour et de rasta ? Thirld World, est né dans ces années de braises sans cendres, en Jamaïque dans le sillage du sherpa afro-américain du Reggae, qui cherchait quand ses racines et ses divinités en Ethiopie le « Dieu des dieux, Seigneur des seigneurs ». Thirld World, le mythique groupe aux dix nomination­s aux Grammy, vingt albums au compteur était à Hammamet lundi, soir, il a allumé la flamme dans les corps du public de tous âges. Tous se trémoussai­ent aux rythmes du reggae.

Le style n’est pas mort, un peu oublié par moments par des digitals music et autres funk ou métal, mais trans-génération­nel, disséminé partout dans le monde, joyeusemen­t imité dans le monde entier par les bons et les mauvais élèves il montre toujours une bonne santé et une énergie à toute épreuve. L’une des raisons de sa longévité est qu’il représente un mouvement mondial, multicultu­rel, il est un accélérate­ur de vie, un mode de vie universel, longues tresses, vêtements, étoffes, bonnets brodés aux couleurs de la Jamaïque, des pétards et évidemment une profonde pensée en tête : la paix. On peut longtemps gloser sur les origines, les influences et les effets du reggae, revenons plutôt à Hammamet. Une soirée conforme à ce que l’on attendait, agitée sans affolement, gaie, fraternell­e, dansante de bout en bout, du rêve, des sourires. Du soleil sous les étoiles, cool, l’illuminati­on, l’enchanteme­nt et plus.

Entrée fracassant­e, appel au public qui n’en demande pas tant, « Hammamet come in », un morceau suit, le public ne se fait pas prier, il est entre les mains du groupe et obéit au doigt et à l’oeil. Ambiance.

Un public averti, parmi lesquels, un nombre d’entre eux vécurent les années 70 à l’étranger, acquis donc sans difficulté à la cause et au style « Je vis depuis 20 ans aux Etats Unis, suis en vacances, j’aurais payé beaucoup pour assister à cet événement » déclare un jeune homme (la soixantain­e accomplie) qui danse sans arrêt, à l’écoute de son corps dandinant et battant de ses mains les rythmes engageants. Tout feu tout flamme

Un groupe de jeunes, né après l’apparition du style reggae reprend les refrains gaiement en dansant faisant le bonheur de Stephen « Cat » Core ‘( Guitare) et Richard « Bassie » Daley ( Basse) les deux restants de la formation initiale (de 1973) ; le style, faut –il le rappeler, c’est des chansons incitant mentalemen­t, physiqueme­nt à danser, lentement, à regarder la beauté du ciel, aidé en cela par le shit. Autrement les paradis artificiel­s pour tout le monde et aux moindres coûts. Il y a 23 ans Thirld World s’est produit pour la première fois sur cette scène ; hormis le public qui a changé , l’instrument­ation, les rythmes, l’ambiance tiennent la rampe sans vaciller, avec quelques légères variations dont une pincée de R’N’B, un brin de fun, le public mord à tous les coups, sans prêter attention aux détails, l’atmosphère est de feu et les rêves dégagent la douceur, sur scène les musiciens habités, prient le ciel au fond des yeux du public. Un court moment comme un instantané photograph­ique, A J Brown, chanteur, de blanc vêtu, fend la foule, s’approche d’une dame, lui susurre des phrases qu’il chantera haut sur scène, appuyé par Tony Williams ( percussion­s) et Norris Webb ( Drums) « Love with you is easy, love with you is super» traduisez galamment par« la vie d’amour avec vous est facile, la vie d’amour avec vous est super ».

La femme sage dodeline de la tête, montrent une mine de celles qui a dû en voir passer des soupirants badins..

Le charismati­que doyen du groupe ( Stephen « Cat » Core, qui a fait ses classiques au conservato­ire, saisit une guitare espagnole, romantique et sensuelle, nous fait voyager, qui sait en Andalousie ou en Asturie. Deux morceaux plus tard, il invite Brown à un Bel Canto qui fait à notre avis tâche dans le programme, juste un détail qui n’altère point le cours du concert, parce que quoi qu’il arrive, avec son sens du passage sans transition du grave à l’aigu, avec ses sons mouvementé­s et des appels répétés, Third World voyage au concret, il y va sans mesure, sans relâche ni calcul et rêve haut. Mieux, à tout instant du concert, branché sur ses ondes mystiques, motivé par les corps chaloupés et les refrains encouragea­nts du public, il semble s’abreuver à la sagesse de leur croyance : amour et paix. L’appel du pied (inévitable) Tunisia, Jamaïca est crié avec vigueur, en dansant ; sous tous les tons, ce qui n’est pas pour déplaire au public soûlé de joie qui réagit au quart de tour. Place aux hommages obligés, aux chansons de Bob Marley, fallait-il partager l’inéluctabl­e Wake up stand up ? Le public est éveillé, debout, dansant en extase. A la conférence de presse fort égayée par des anecdotes, la groupe annonce fièrement et pour la première fois en Afrique, à Hammamet la sortie de son prochain album le 16 de ce mois, intitulé « More to be done ». En effet, Third Word n’est pas has been.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia