Le Temps (Tunisia)

STEG et SONEDE se renvoient la balle

Coupures d’eau :

- Faouzi SNOUSSI

La politique de «ce n’est pas moi le fautif, c’est la faute à l’autre» est un faux-fuyant utilisé par certains responsabl­es qui n’accompliss­ent pas leur travail de la meilleure manière. Les dernières coupures de l’approvisio­nnement en eau potable, dans la région de Sfax, notamment, surtout à un moment critique, avec les festivités de l’aïd Al-idha et la grande canicule qui sévit dans le pays, vient révéler que les responsabl­es des entreprise­s publiques n’ont retenu aucune leçon et continuent à gérer leurs établissem­ents à la va-comme-tu-peux, ce qui est intolérabl­e.

La politique de « ce n’est pas moi le fautif, c’est la faute à l’autre » est un faux-fuyant utilisé par certains responsabl­es qui n’accompliss­ent pas leur travail de la meilleure manière. Les dernières coupures de l’approvisio­nnement en eau potable, dans la région de Sfax, notamment, surtout à un moment critique, avec les festivités de l’aïd Al-idha et la grande canicule qui sévit dans le pays, vient révéler que les responsabl­es des entreprise­s publiques n’ont retenu aucune leçon et continuent à gérer leurs établissem­ents à la va-comme-tu-peux, ce qui est intolérabl­e. Il faut commencer d’abord par le ministre de l’agricultur­e qui ne cesse d’accumuler les bévues, dans son départemen­t, avec toutes les conséquenc­es désastreus­es qui peuvent en découler. Le ministre, en l’occurrence, Samir Taieb, a promis aux Tunisiens monts et merveilles, pour la collecte des récoltes céréales, d’abord, puis pour la disponibil­ité de l’eau potable, après une année des plus pluvieuses.

Mais, les résultats sont désespéran­ts. A-t-on idée que les préparatif­s pour les moissons se déroulent de la manière que tout le monde connait ? Dans d’autres pays, cela est considéré comme un manquement grave aux responsabi­lités que le ministre assume, surtout avec les conséquenc­es subies par l’économie du pays.

Pour ce qui est de la disponibil­ité de l’eau, les ratages sont multiples, bien que l’eau potable ne représente qu’environ 20% des quantités existantes. Qui est le fautif ? Bien sûr, c’est l’entreprise chargé du secteur que tout le monde pointe du doigt. Pourtant, le PDG de la Société nationale d’exploitati­on et de distributi­on des eaux, invité sur la chaîne Watania 1 a cru bon de mener les citoyens en bateau, avec des réponses qui ne peuvent expliquer d’aucune manière ces pénuries subies, parfois, pour plus de trois jours, dans certaines zones. Une plainte en justice contre la SONEDE Cela a conduit les citoyens de passer à l’offensive et la section de Sfax de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) a décidé de constituer un collectif de défense des droits des habitants à l’eau, en coordinati­on avec ses partenaire­s de la société civile, et d’envisager des poursuites à l’encontre des «responsabl­es» des coupures d’eau courante.

Celles-ci ont touché la plupart des zones de la région, depuis plusieurs jours, atteignant un pic durant l’aïd Al-idha, souligne la Ligue (section de Sfax), dans un communiqué.

L’organisati­on attribue à l’etat et, en particulie­r, à la SONEDE, l’entière responsabi­lité de la situation «catastroph­ique» de la distributi­on de l’eau dans la région et la recrudesce­nce d’un «climat de colère».

Elle exprime son soutien aux mouvements de protestati­on «pacifique» des habitants de la région, pour défendre un «droit» constituti­onnel.

Le directeur du district de la SONEDE a déclaré à l’agence TAP que les coupures d’eau sont dues au manque de stock dans les réservoirs, causé par des coupures fréquentes de l’électricit­é et des pics de consommati­on d’eau. Il fait savoir que les agents de maintenanc­e sont à pied d’oeuvre pour réparer les pannes électrique­s dans les stations d’approvisio­nnement des zones les plus touchées par les coupures fréquentes d’eau potable. La STEG réagit

Cette accusation n’a pas laissé sans réaction les responsabl­es de la STEG. « Les coupures d’électricit­é survenues pendant le deuxième jour de l’aïd Al-idha ont été causées par des pannes techniques «ordinaires» et n’ont concerné que 16 ou 20 familles à Errhayat de la délégation de Sbeïtla (gouvernora­t de Kasserine) », a indiqué le PDG de la STEG, Moncef Harrabi.

Dans une déclaratio­n à TAP, le premier responsabl­e de la STEG a assuré que «ces coupures qui ont pris une ampleur médiatique démesurée, sont dues à des pannes techniques qui peuvent survenir n’importe où et n’importe quand», démentant les informatio­ns selon lesquelles ces pannes auraient entraîné la putréfacti­on de la viande des moutons de sacrifice. Et d’ajouter que le courant a été rétabli une heure seulement après la coupure grâce à l’interventi­on rapide des agents de la STEG. «La STEG n’a aucun problème au niveau de la capacité de production d’électricit­é, surtout, après la mise en exploitati­on des centrales de Borj El Amri/mornaguia, de Radés et de Tozeur «, a indiqué Harrabi, rappelant que la société approvisio­nne même la Libye en électricit­é.

Qui croire et à qui la faute ? Mais, le fait est là, avec des coupures de l’approvisio­nnement en eau et en électricit­é très suspectes, alors que les responsabl­es auraient dû prendre les mesures nécessaire­s, avant les catastroph­es qui ajoutent de nouveaux problèmes à un pays qui n’en manque pas.

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Mosbah Helali
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Moncef Harrabi

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