Un modèle unique
Le festival international du film amateur de Kélibia (FIFAK) demeure et demeurera un exemple, voire un cas unique parmi nos festivals cinématographiques et dans l’arène des festivals, tous genres confondus à travers le monde. Car on dira et redira que c’est un événement à part. Un festival qui suit une lignée pas du tout parallèle à celle du système. Un festival militant crée et dirigé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) au niveau de sa conception d’un cinéma qui n’est pas sans dénoncer les aberrations, le nonrespect des droits de l’homme, les luttes nationales de libération dans les premières années de sa création cinquante- cinq ans auparavant. Il dénonce aujourd’hui d’autres carences comme celles du non- développement régional, d’où des exemples de pauvreté et de vie dure, de la lutte contre la corruption et le terrorisme en Tunisie.
Un festival, malgré tout
Et au niveau de son organisation et de sa logistique, le FIFAK ne ressemble pas du tout aux autres festivals tunisiens et étrangers. Il a lieu dans une ville où les hôtels y manquent terriblement ! Malgré la beauté des lieux ! Or et pour penser à organiser un festival, ici à la fois national et international, il faut tenir compte en premier de l’existence d’hôtels, quel que soit leur classement. Mais avec le FIFAK, l’essentiel c’est d’exister et de montrer des films des différents clubs travaillant sous la bannière de la FTCA et d’autres films venus d’ailleurs et dans une logique de films amateurs. L’ecole de pêche, la maison de jeunes accueillent les différents cinéastes amateurs participants. De l’autre côté, c’est à l’hôtel Club Mamounia que sont logés les invités (membres des jurys nationaux et internationaux et parallèles, journalistes et anciens de la FTCA) qui décernent d’ailleurs leur prix dans le cadre d’un jury. Et cette année, il y avait, tout de même, des invités « invisibles » qui n’étaient pas logés à la même enseigne, dans un autre hôtel, plus confortable, parait-il. Or, ces invités ont raté de vivre le festival dans son cadre «prolétaire» et populaire. Il est évident que vu le budget faible du festival, il demeure impossible de faire autrement.
Or, cette année, la subvention allouée au FIFAK par le ministère des affaires culturelles a augmenté. De même que la première banque de la place accorde son aide au festival depuis quelques années.