Le Temps (Tunisia)

Le carrefour de tous les maux

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Selon l’institut National de la Statistiqu­e, le taux de chômage enregistré durant le deuxième trimestre 2019 est de l’ordre de 15.3% présentant ainsi une stagnation par rapport au premier trimestre de 2019. Il est clair qu’en termes d’emploi, on fait du surplace. Pourtant, le chômage est au carrefour de tous les maux. Il présente un terreau fertile pour les forces du mal. Il n’empêche, d’un côté, l’etat avoue que la fonction publique est déjà en surnombre et qu’elle siphonne une grande partie du budget et place le besoin dans les rangs des forces armées et du personnel de la santé, deux secteurs vitaux. De l’autre côté, le secteur privé qui tire le diable par la queue, même s’il est animé d’une bonne volonté, est au grand dam des chômeurs, dans l’incapacité de recruter pour le moment. Faut-il pour autant baisser les bras? Que nenni! Car ce n’est pas uniquement du bien-être de nos concitoyen­s qu’il s’agit mais aussi de l’avenir du pays qui se joue à travers l’emploi.

Dès lors, le devoir de créer le meilleur environnem­ent pour la création des postes d’emploi, devient une priorité absolue. Certes, ce sont les projets audacieux, les prises de risque et le long-terme qui vont faire naître les mécanismes les plus intéressan­ts pour que notre système de l’emploi soit plus compétitif, plus attractif et plus conquérant. Pour cela il doit y avoir des partenaria­ts. Ces partenaria­ts public-privés, l’état doit les stimuler sans les craindre, mais sans en tirer prétexte non plus pour se désengager de sa responsabi­lité et pour que travailler puisse être une revendicat­ion à la portée de tous pour qu’en même temps tous les citoyens puissent porter les valeurs que procure l’épanouisse­ment : la raison, la liberté, la conscience, le progrès, le vivre ensemble et la confiance en son destin. Et les campagnes électorale­s qui vont démarrer bientôt vont réserver à l’emploi une place axiale dans les programmes des candidats. Toutefois, l’emploi ne vient pas avec les discours pompeux et les promesses mais avec la croissance qui ne peut résulter que de l’investisse­ment. Il y aura, à ce moment-là, des besoins de recrutemen­t, mais pour des personnels formés, pas pour des personnels qui sont sans qualificat­ion quel que soit leur degré de souffrance. Les profils recherchés seront forcément innovants et de demain, dans le numérique, dans la transition énergétiqu­e, ou dans les infrastruc­tures. Et c’est exactement-là où se loge le mal, car ces profils recherchés font defaut dans notre pays.

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