Le Temps (Tunisia)

Les valeurs de la République…

- Par Samia HARRAR

Celui qui saura les incarner, et celui qui ne saura pas. Celui qui voudra les incarner et celui qui ne voudra pas. Celui qui affichera la couleur, et celui qui noiera le poisson, ne font pas partie du même bord. Ils peuvent se rejoindre sur une même barque. Cependant. Lorsque nécessité fait loi. Nécessité pour qui, pour quoi ?

La République ne se monnaye pas, tout simplement parce qu’elle n’est pas quantifiab­le. A moins que ce ne soit pas le but. Au départ, comme à l’arrivée. Il faudrait se souvenir pourtant, qu’il faudrait à l’instant ultime, avoir la main qui tremble pour ne pas renoncer. En fixant le meilleur, et en redoutant le pire. Le pire est toujours à redouter. Mais il faut envisager le meilleur justement, parce que lorsqu’on lui ferme la porte au nez, l’espoir, qui n’aime pas être malmené, se retire de la course et laisse la porte ouverte à tous les vents contraires. Il y aura mille et une brèches par quoi ils pourront s’engouffrer. Il ne faut pas. Rater sa chance lorsqu’on la croise en chemin. Cela en passera par les urnes et le décompte a déjà commencé. Etre à l’écoute, c’est être attentif à ce qui se tait plus qu’à ce qui se laisse entendre. Ce qui fait moins de bruit dans une vie, ce sont les pulsations du coeur. Pourtant, lorsqu’un coeur s’arrête de battre, c’est la vie qui rompt le fil et se retire. Irrémédiab­lement. Il faudrait être attentif au silence, surtout lorsque cela engage le pays. Pour ne pas se tromper de chemin. Pour ne pas se tromper d’ennemis aussi…

Est-ce que tous les chemins se valent ? La République vous réponds non, avec force et avec vigueur. Puisqu’elle en a vu d’autres, elle ne laissera pas passer sa chance. Il ne faudra pas l’insulter. Si tous les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions, il faut viser le paradis. Ici, maintenant, sur terre, à hauteur d’homme. Et ce qui serait encore mieux : à hauteur d’enfant. Parce qu’un pays lorsqu’il se pense, c’est d’abord en fonction de ses enfants, à qui nous nous devons de rendre des comptes. Les politiques n’en sont pas exempts. Ceux qui prétendent vouloir en conduire les destinées encore plus. A fortiori, ceux qui aspirent à la magistratu­re suprême.

Non, la vieille querelle de la liberté contre le pain n’a plus lieu d’être. Elle est caduque. C’est ce dont il faudrait se souvenir. Les peuples n’ont pas la mémoire courte. Il faudrait s’en souvenir aussi. Et elle n’est pas soluble dans l’eau…

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