Sans scrupules !
Atteinte aux droits de l’enfance :
Utiliser les enfants dans des campagnes en faveur d’un parti politique, porte une atteinte grave à leur intégrité morale. Surtout que dans la vidéo diffusée à cette fin, on les montre à visage découverts et scandant un slogan favorable au chef de ce parti, tout en insultant le pouvoir judiciaire. On affirme du côté du ministère de la Femme, de la famille de l’enfance et des séniors que la justice a été saisie, et que les enfants ont été soutenus, par la délégation de l’enfance, il n’en demeure pas moins qu’on se demande où peut mener l’insouciance de ceux qui ne cherchent que leur propre intérêt, à n’importe quel prix. Ceux-là devraient payer le prix fort, pour cette double infraction à l’encontre de l’enfance et de la société tout entière. En effet, non seulement ces enfants sont utilisés dans les adversités politiques, mais également dans la diffamation à l’encontre de la justice, avec les slogans qu’on leur a inculqués et qu’ils n’ont fait que répéter machinalement sans se rendre compte de leur gravité.
Incitation à la haine
Il est indubitable, que le fait d’apprendre aux enfants qui manquent de discernement, des slogans comportant des propos à caractère diffamatoire, constitue une incitation à la haine voire à la violence, aux termes de l’article 19 du code de la protection de l’enfance où il est stipulé :
« Il est interdit d'exploiter l'enfant dans les différentes formes de criminalité organisée, y compris le fait de lui inculquer, le fanatisme et la haine et de l'inciter à commettre des actes de violence et de terreur ».
Le délégué de l’enfance est tenu de veiller à tous les dépassements de ce genre et d’agir le plus diligemment et le plus efficacement possible, afin de prendre en charge ces enfants manipulés, pour un suivi psychologique adéquat.
Les parents, les premiers responsables
L’utilisation d’enfants dans plusieurs sortes de campagnes publicitaires est très fréquente, surtout que les parents sont responsables, car leur accord est nécessaire. Evidemment, si cela se produit à leur insu, c’est tout à fait contraire à la loi, même si les organisateurs sans scrupules, estiment qu’il s’agit de campagnes anodines. Toutefois si les parents donnaient leur accord, en contrepartie d’avantages de quelque nature qu’ils soient, ils sont pénalement responsables.
Ces faits constituent de la maltraitance pour les enfants qui sont utilisés, dans ce genre de campagnes, comme dans d’autres pratiques.
Il n’y a cependant aucune stratégie définissant avec précision les tâches de coordinations de contrôle et de suivi dans les dossiers liés à la maltraitance des enfants, entre les différents responsables de ce secteur dont notamment, outre le ministère de tutelle, la délégation à la protection de l’enfance. D’autant plus que certains enfants sont orphelins, ou de parents divorcés et qui ne sont pas pris en charge comme il se doit. Il y a des cas où des familles d’accueil, profitent pour les utiliser dans la mendicité, ou des emplois pénibles.
Qui est derrière cette campagne ?
Dans le cas d’espèce, c’est aux responsables de l’enfance d’oeuvrer à rechercher le vrai coupable qui a utilisé des enfants en les impliquant dans des actes attentatoires à la dignité de l’enfance d’une part et à celle de la justice et de toute la société tunisienne, surtout qu’il y a à travers cette campagne une incitation à la haine et à la violence. Tout cela pour soutenir, un chef de parti dont l’intégrité est mise en doute et en tout cas ébréchée par ces seuls faits. Il ne faut pas être sorcier pour deviner qui est derrière cette campagne.
Le procureur, garant et défenseur de l’ordre public
Appelé «défenseur du peuple» en Espagne, (ombudsman) étant à l’origine, le garant de l’ordre public depuis la monarchie en France, est «le soutien de ceux qui n’ont aucun autre soutien», selon l’expression juridique arabe bien connue. C’est le même système qui est reproduit en Tunisie, depuis l’ère coloniale puis repris depuis que le pays a recouvré sa souveraineté. Il peut intervenir de luimême pour mener des investigations et enclencher l’action pénale, à chaque fois qu’il estime que l’ordre public est menacé.
En l’occurrence, le parquet de Tunis a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire, pour l’utilisation d’enfants en bas âge dans des campagnes de propagande et pour insultes et atteinte à la justice. Pourvu que l’enquête soit diligentée de manière assez rapide et qu’aucun obstacle n’aura pour effet de la retarder. En principe, c’est le procureur de la République de Ben Arous qui s’est chargée de mener les investigations utiles, les faits étant survenus vendredi dernier, à Hammam-lif.
L’intérêt l’enfance prime
Les enfants subissent quotidiennement moult humiliations et maltraitances, par ceux qui sont obnubilés par le profit, et les intérêts privés.
Les utiliser dans les campagnes pour le pouvoir est l’acte le plus abject qui soit, en plus de son caractère pénalement réprimé. Est-ce par ces actes réprimés que certains espèrent influencer les électeurs ? Que nenni ! les subterfuges et les infractions détournées ne prennent, dans l’etat de droit, le seul à préserver la souveraineté du pays et la paix sociale.