Situation extrêmement préoccupante Arrestations, violences... à Hong Kong
«L’évolution de la situation à Hong Kong au cours de ces dernières heures est extrêmement préoccupante.» Depuis Helsinki (Finlande), la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a fait part de son inquiétude, hier. «Nous attendons des autorités de Hong Kong qu’elles respectent la liberté de réunion, d’expression et d’association ainsi que le droit à manifester pacifiquement», a déclaré la diplomate, après des entretiens avec les ministres des Affaires étrangères de l’union européenne.
Après trois mois de confrontation, les tensions sont à leur comble entre le gouvernement hongkongais et les militants prodémocratie.
Une manifestation interdite
Les militants prodémocratie ont appris la nouvelle jeudi 29 août : la police hongkongaise leur interdit de manifester aujourd’hui, comme ils le font depuis près de trois mois. Cette fois, ils entendaient marquer le cinquième anniversaire du refus chinois de réformes politiques à Hong Kong, qui avait été le déclencheur du «Mouvement des parapluies», lequel s’était traduit par 79 jours d’occupation pacifique des rues de Hong Kong en 2014, sans obtenir la moindre concession de Pékin. Dans une lettre adressée jeudi au Front civil des droits de l’homme (FCDH), un mouvement non violent, la police a dit redouter que certains participants ne commettent à cette occasion des «violences» ou des «actes de destruction».
Si les organisateurs ont officiellement annulé la manifestation, les militants envisagent d’autres modes d’actions pour cette journée: un match de football, une sortie shopping de masse ou encore un rassemblement religieux impromptu ont notamment été proposés sur les réseaux sociaux... Mais ce que craignent les autorités, c’est la tenue de rassemblements interdits. Ainsi, la police a fait savoir hier aux Hongkongais que les personnes interpellées en train de participer à des rassemblements illégaux s’exposaient à cinq ans d’emprisonnement, détaille l’agence AP. Des figures du camp pro-démocratie arrêtées
Afin de mettre davantage la pression sur les manifestants à l’approche de cette journée à risques, les autorités ont arrêté vendredi matin plusieurs figures du mouvement pro-démocratie hongkongais. Amnesty International a aussitôt condamné «de scandaleuses attaques contre la liberté d’expression et de réunion» et des «tactiques visant à semer la peur tout droit sorties des manuels chinois».