La profession rappelle les avocats à l’ordre
Inquiète des débordements de leur présence médiatique :
Le Temps – S.B.H. - L’interdiction faite aux avocats de participer en cette qualité aux tribunes organisées par les organes d’information, fussent –ils des activistes et des dirigeants dans les partis politiques et les associations, a été, hier, au centre d’une assemblée générale tenue, à la maison de l’avocat à Tunis, à l’initiative du Conseil national de l’ordre et de sa section de Tunis.
La salle était pleine à craquer d’avocats dont le bâtonnier en exercice, Brahim Bouderbala, et autres anciens bâtonniers très connus de la scène, outre d’anciens responsables et de responsables en exercice des sections régionales. Le thème portait sur la participation des avocats aux tribunes organisées par les médias et les organes d’information que le président de la section de Tunis, Mohamed Hadfi, a présenté comme étant une question de la plus haute importance, notamment au vu de l’ambiance électorale très animée que vit la Tunisie en ce moment. Il a mis en garde contre les nombreux débordements constatés dans ce domaine et propres à porter un grave préjudice à la bonne réputation de la profession.
Aussi, les débats ont-ils été un véritable rappel à l’ordre aux avocats pour qu’ils respectent scrupuleusement la réglementation et la déontologie à ce propos.
Le président de la section de Tunis a fait d’état de la constitution de quelques 18 dossiers relatifs à des infractions commises à ce sujet par des avocats, allant de la mise en cause de l’indépendance de l’avocat à la divulgation du secret professionnel, chose extrêmement grave, a-t-il dit, ajoutant que les débordements intéressent une trentaine d’avocats qui participent périodiquement ou épisodiquement aux tribunes médiatiques. Selon lui, trois participations au moins suffisent pour constituer une infraction. Certains se sont érigés en chroniqueurs.
Intérêt général
Les avocats étaient sollicités de se prononcer sur la manière de traiter avec ces contrevenants et tous les contrevenants. Faut-il les présenter devant le Conseil de discipline pour qu’ils rendent compte de leurs fautes, afin de protéger la profession contre ces dérives salissantes qui montrent l’avocat dans des situations incompatibles avec la déontologie de sa profession et des dispositions de la loi nationale et des chartes internationales pertinentes.
Le bâtonnier Brahim Bouderbala a mis l’accent sur la responsabilité dévolue aux avocats à cet égard, soulignant le devoir de placer l’intérêt général de la profession au-dessus des considérations personnelles.