Accord Gouvernement-ugtt sur des augmentations spécifiques «conséquentes»
Médecins, enseignants du supérieur, ingénieurs :
Le Temps – W.K. - Le chef du gouvernement par intérim, Kamel Morjane, et le secrétaire général de l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, ont signé, hier au Palais du gouvernement de la Kasbah, un accord sur les augmentations salariales spécifiques au profit des médecins exerçant dans les établissements publics de santé, des enseignements du supérieur et des ingénieurs exerçant dans le secteur public.
L’accord prévoit notamment des augmentations allant de 400 dinars à 100 dinars selon fonction des grades au profit des enseignants du supérieur.
Le chef du gouvernement par intérim, Kamel Morjane, et le secrétaire général de l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, ont signé, hier au Palais du gouvernement de la Kasbah, un accord sur les augmentations salariales spécifiques au profit des médecins exerçant dans les établissements publics de santé, des enseignants du supérieur et des ingénieurs exerçant dans le secteur public.
L’accord prévoit notamment des augmentations allant de 400 dinars à 100 dinars selon fonction des grades au profit des enseignants du supérieur.
Pour les médecins, les majorations salariales varient entre 700 dinars et 1100 dinars pour les hospitalo-universitaires et entre 500 et 1000 dinars pour les médecins exerçant dans les hôpitaux et dispensaires.
Les résidents verront leurs salaires augmenter de 350 dinars tandis que les internes stagiaires obtiendront une majoration salariale de 100 dinars.
Les augmentations qui seront servis aux ingénieurs exerçant dans le secteur public vont de 350 à 750 dinars.
Ces augmentations seront servies en quatre tranches aux trois professions concernées : janvier 2020, juillet 2020, janvier 2021 et juillet 2021. Conclu à l’issue d’un round de négociations entamé en juillet dernier, l’accord vise notamment à servir des augmentations conséquentes à trois corps de métiers touchés de plein fouet par l’exode des compétences, en l’occurrence les médecins, les enseignants universitaires et les ingénieurs.
A noter que le syndicat général des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de la santé publique a réclamé récemment des augmentations salariales de 100% au moins au profit des médecins exerçant dans les établissements publics afin de limiter les «écarts énormes» avec le secteur privé, ainsi que la revalorisation des émoluments des heures de garde et de travail de nuit.
La majoration des salaires est destinée à limiter l’exode massif des médecins exerçant dans le secteur public vers le secteur privé ainsi que l’émigration des blouses blanches vers d’autres pays, où les rémunérations sont sans commune mesure avec celles pratiquées en Tunisie.
Fuite des cerveaux
Selon les calculs du syndicat, quelque 630 médecins ont quitté la Tunisie au cours du premier semestre 2018, en signe de protestation contre la détérioration de leur situation morale et matérielle.
Le syndicat impute cette hémorragie à plusieurs facteurs, dont les salaires bas, la multiplication des agressions ciblant le corps médical et la détérioration des infrastructures et des équipements médicaux dans les hôpitaux. Un médecin exerçant dans le secteur public touche en effet entre 1600 et 3000 dinars en fonction de son grade et de sa spécialité. La rémunération de l’heure de garde d’un médecin résident varie, quant à elle, est entre 440 millimes et cinq dinars selon les spécialités !
La Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) avait réclamé, de son côté, des majorations salariales spécifiques de 150% au profit des universitaires, afin de compenser la forte détérioration du pouvoir d’achat des enseignants.
Pour sa part, l’ordre des ingénieurs tunisiens demande depuis environ deux ans deux augmentations salariales conséquentes au profit des gens de la profession. D’après les statistiques de l’ordre, le salaire moyen d’un ingénieur ne dépasse pas les 1300 dinars dans le secteur public, alors que le plus haut salaire tourne autour de 1800 dinars.
Selon les mêmes données, les salaires des ingénieurs n’ont globalement augmenté que de moins de 5% par an depuis la révolution alors que des corporations comparables comme les médecins, les magistrats ou encore les enseignants du supérieur ont vu leurs honoraires augmenter d’environ 50% d’un seul coup.
A en croire un récent rapport de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 95 000 diplômés de haut niveau tunisiens ont choisi de partir s’installer sous d’autres cieux plus rémunérateurs depuis la révolution. Après les ingénieurs, les enseignants-chercheurs, les médecins sont de plus en plus touchés par cette fuite des cerveaux: Conséquence : les universités et les hôpitaux se vident des meilleures compétences, et la qualité des soins de santé et de l’enseignement ne cesse de se détériorer.