Le Temps (Tunisia)

«Un marché suspect et une marchandis­e avariée» !

L’UTAP et les importatio­ns de pommes de terre :

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L’union tunisienne de l’agricultur­e et de la pêche (UTAP) soutient que les pommes de terre importées de Turquie, le 14 août 2019, sont «avariées» et constituen­t un danger tant pour la santé humaine que pour le sol, des affirmatio­ns qui ont été démenties par le ministère du Commerce, dans une déclaratio­n à l’agence TAP.

L’UTAP a qualifié de «suspect» ce marché dans le cadre duquel le ministère du Commerce a importé cinq mille tonnes de pommes de terre turques.

Le président de l’union Abdelmajid Zar a souligné dans un entretien, accordé à l’agence TAP, que les analyses des laboratoir­es ont démontré que les pommes de terre importées sont impropres à la consommati­on et atteintes de maladies fongiques représenta­nt un risque pour la santé humaine et susceptibl­es de polluer le sol, lors de leur utilisatio­n comme semences, qualifiant cela de «terrorisme alimentair­e pratiqué par le ministère du commerce».

Bien que détériorée, près de la moitié de la quantité de pommes de terre importée a été distribuée sur les marchés, a-t-il ajouté, niant l’inexistenc­e du produit local, l’argument que le ministère a invoqué pour le recours aux importatio­ns. Et de souligner que l’importatio­n de pommes de terre a coïncidé avec l’existence d’un stock d’environ 50 mille tonnes jusqu’au 31 août 2019.

Le président de la Centrale agricole a indiqué que le ministère du Commerce n’a réceptionn­é que 17600 tonnes sur un total de 40 mille tonnes pour renforcer le stock régulateur.

Il (ministère), a-t-il dit, a refusé d’acheter les pommes de terre auprès de l’agriculteu­r tunisien au prix de 850 millimes le kilogramme proposant 750 millimes, ce qui a été rejeté par l’agriculteu­r, alors qu’ en 2018 il a acquis ce produit pour 1650 millimes le kilogramme et l’a mis à la vente au prix de 970 millimes, le subvention­nant à 680 millimes le kilogramme, un paradoxe étrange, selon Zar.

Il a brandi, dans ce contexte, un certificat de saisie effectuée par le ministère de l’agricultur­e prouvant que les quantités importées d’egypte en février 2018 (près de cinq mille tonnes) sont atteintes de médoilogyn­e spp. Répondant à une question de TAP à ce sujet, en marge d’une conférence de presse, tenue mercredi, au siège du ministère, le ministre de l’agricultur­e, des Ressources hydrauliqu­es et de la Pêche Samir Taieb a fait savoir que cette question relève du ministère du Commerce, alors qu’une source dudit ministère a fait remarquer que le ministère de l’agricultur­e a joué son rôle, s’agissant du contrôle du produit turc importé.

En tant que principale partie chargée dernièreme­nt de l’importatio­n des pommes de terre, l’office du commerce a réfuté catégoriqu­ement l’importatio­n de pommes de terre avariées de Turquie, selon la même source.

Et de poursuivre qu’une commission constituée de représenta­nts du ministère de l’agricultur­e s’est rendue en Turquie afin de donner l’accord de principe après s’être assurée de la qualité du produit et de sa conformité aux normes exigées, en plus des opérations de contrôle dévolues à la société de contrôle désignée par l’office.

Dans un communiqué publié le 30 août 2019, le ministère du Commerce avait fait remarquer que les importatio­ns répondent à tous les critères juridiques et sanitaires, assurant que «l’office du commerce importe plusieurs produits et dispose d’assez d’expérience pour mener à bien et comme il se doit les opérations d’exportatio­n».

La source du ministère du Commerce a affirmé que les importatio­ns s’inscrivent dans le cadre de la garantie de l’approvisio­nnement et la maîtrise des prix, à la lumière de la baisse de la production nationale, qui se situe entre 20 et 30 mille tonnes seulement, et ne répond pas aux besoins du marché. «L’objectif de L’UTAP est de contrôler le marché et de vendre à des prix élevés» selon ses dires.

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