Chute des rendements des cultures et de l’élevage en Europe
Les rendements des cultures et de l’élevage en Europe devraient chuter à cause du réchauffement climatique. Certaines terres pourraient même être abandonnées, dans le sud. C’est le constat alarmant que dresse l’agence européenne de l’environnement dans son rapport publié sur l’impact du changement climatique sur l’agriculture en Europe.
A l’horizon 2050, le rendement de certaines cultures comme le blé, la betterave ou le maïs devraient chuter de 50%, avec un impact direct sur le revenu des agriculteurs. Pire, si rien n’est fait, en 2100, les pertes pourraient s’élever à 80% selon le rapport de l'agence européenne de l'environnement.
Le changement climatique a déjà des conséquences désastreuses sur l’agriculture aujourd’hui. On l’a vu cet été en France par exemple, avec la canicule en juin et juillet. Les agriculteurs français ont perdu environ 10% de leurs rendements sur les récoltes de céréales. En Slovénie, la production de pommes a chuté de 85% suite à un hiver très froid et une sécheresse prolongée pendant l’été. C’était en 2017. Les pays du sud de l’europe seront effectivement plus durement touchés que ceux du nord. Les agriculteurs du nord de l’europe profitent eux, au contraire, du réchauffement climatique. La hausse des températures favorise le développement de certaines cultures dans le nord. La culture du blé en Europe centrale et en Europe du Nord. Celle de la betterave en Belgique. Et, chose encore impensable il y a 20 ans, on peut désormais produire du vin en Belgique, aux Paysbas et, même au Danemark. Mais ces évolutions récentes dans les régions du nord ne permettront pas de compenser les effets négatifs du réchauffement climatique dans le sud, prévient l’agence européenne de l’environnement. Il est indispensable, selon l’agence européenne de l’environnement, de développer des modes de production agricoles plus résistants à des épisodes de chaleur extrême et à des sécheresses prolongées. Beaucoup d’initiatives existent déjà en Europe. Certains agriculteurs ont par exemple recours à des drones pour déterminer les besoins des plantes sur leurs parcelles, en eau ou en azote. Cette agriculture de précision permet une irrigation plus adaptée. Mais pour développer ce genre de pratique, il faut des financements, insiste l’agence européenne de l’environnement. Des financements indispensables, sans quoi, en 2050, à politique inchangée, les besoins en eau pourraient dépasser les quantités disponibles, prévient l’agence basée à Copenhague.