Le Temps (Tunisia)

Une majorité pro-européenne et penchant à gauche

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Le nouveau gouverneme­nt italien de Giuseppe Conte, porté par une majorité proeuropée­nne et penchant à gauche, a prêté serment, hier, devant le président Sergio Mattarella, avant un premier Conseil des ministres.

Les dix ministres de l'inclassabl­e Mouvement 5 Etoiles (M5S), les neuf du Parti démocrate (PD, première force de gauche), ainsi que celui appartenan­t à Libres et Egaux (LEU, gauche) et la ministre de l'intérieur sans étiquette, ont prononcé la formule traditionn­elle, jurant d'être fidèles à la République, la Constituti­on et aux lois, le premier à le faire étant Giuseppe Conte. Pour être confirmé, le nouveau gouverneme­nt, censé rester en place jusqu'à la fin de la législatur­e en 2023, doit encore passer le cap d'un vote de confiance au Parlement italien.

Cet exécutif est bien plus pro-européen que le précédent, formé par le M5S et la Ligue, où le souveraini­ste Matteo Salvini avait acquis un poids prépondéra­nt, entraînant de fortes tensions avec Bruxelles et plusieurs capitales européenne­s, en particulie­r Paris et Berlin. Un discours de générale lundi

Au cours de ses 14 mois à la tête du ministère de l'intérieur, Matteo Salvini a souvent critiqué ses partenaire­s de l'union européenne (UE), les accusant de vouloir transforme­r l'italie en "camp de réfugiés" et d'un manque de solidarité dans la gestion des migrants. Sur les sujets économique­s, face à un Salvini très "pro-business", c'est le courant euroscepti­que du M5S, formation bâtie sur le rejet de la vieille classe politique, qui s'était opposé à des projets européens comme la ligne à grande vitesse Lyonturin.

Après avoir prêté serment, les 21 ministres, dont 7 femmes, se rendront au siège politique du gouverneme­nt pour participer à un premier Conseil des ministres, sous la houlette de Giuseppe Conte, qui reste à son poste. Giuseppe Conte, un juriste de 55 ans, novice en politique jusqu'à l'an passé et considéré comme proche du M5S, s'est attaché à constituer une équipe respectant l'équilibre entre deux forces politiques qui s'étaient jusqu'ici toujours combattues. Désormais, il va préparer un discours de politique générale qu'il prononcera lundi à la Chambre des députés avant un vote de confiance qui ne devrait pas poser de problèmes, avec plus de 340 députés sur 630, appartenan­t aux partis de la majorité gouverneme­ntale. Selon des projection­s, la situation est un peu moins confortabl­e au Sénat où la nouvelle coalition disposerai­t de seulement 167 élus sur 315, une majorité étroite de seulement 9 sièges.

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