Le Temps (Tunisia)

Arrestatio­n de la veuve d’un terroriste rappeur tué en Syrie

Allemagne

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La veuve d’un ex-rappeur allemand, devenu un combattant du groupe Etat islamique et tué lors d’une frappe américaine en Syrie début 2018, a été arrêtée à Hambourg, a annoncé hier le parquet fédéral de Karlsruhe. Omaima A., une Germano-tunisienne qui s’était rendue un an en Syrie, est soupçonnée d’avoir prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et tenté de recruter de nouveaux membres pour l’organisati­on terroriste.

Elle avait rejoint en 2015, accompagné­e de ses trois enfants, la Syrie en passant par la Turquie où elle avait retrouvé son époux d’alors, identifié comme Nadar H.

Tous les cinq ont dans un premier temps vécu à Raqqa, capitale autoprocla­mée du «califat» où la jeune femme élevait ses enfants «dans l’idéologie islamique» tout en recevant une aide financière de L’EI, selon le parquet allemand.

Lors de la mort de son époux dans une attaque aérienne à Kobane au printemps 2015, elle a reçu en compensati­on quelque 1.300 dollars de la part de L’EI. Quelques mois plus tard, elle épousa, selon la loi islamique, Denis Cuspert, l’un des combattant­s étrangers de L’EI les plus connus.

Cet ancien rappeur germano-ghanéen, autrefois célèbre sous son nom de scène Deso Dogg, était apparu dans plusieurs vidéos de l’organisati­on terroriste, notamment une dans laquelle il tenait une tête coupée, selon le départemen­t d’etat américain.

Il avait été identifié comme un recruteur du groupe EI pour les germanopho­nes. Selon des responsabl­es américains, il aurait proféré des menaces contre l’ancien président Barack Obama ainsi que contre des citoyens américains et allemands. Il aurait également encouragé des musulmans vivant dans des pays occidentau­x à commettre des attentats.

Mais après près d’un an de vie commune avec lui, et à la suite de nombreuses disputes, Omaima A., enceinte d’un quatrième enfant, a décidé en septembre 2016 de retourner en Allemagne, précise le parquet de Karlsruhe.

Depuis, elle vivait discrèteme­nt à Hambourg où elle travaillai­t dans une agence événementi­elle et comme interprète, selon plusieurs médias allemands.

Mais en avril, une journalist­e libanaise révéla son identité après avoir eu accès au contenu du téléphone de Omaima A. sur lequel la jeune femme se présentait au côté de son ancien compagnon Denis Cuspert ou encore en portant des armes. L’allemagne a ces dernières années jugé plusieurs anciens combattant­s de L’EI et, en avril, a ouvert le premier procès contre une femme revenue de Syrie.

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