Le Temps (Tunisia)

La France et la Russie plaident la fin de la défiance

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Le temps est venu de mettre un terme à la défiance avec la Russie, ont souligné hier à Moscou les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense à l'occasion de pourparler­s avec leurs homologues russes, sur fond d'apaisement des relations prôné par Emmanuel Macron.

Jean-yves Le Drian et Florence Parly ont retrouvé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou sous le format "2"2", une première depuis 2012 mais surtout depuis l'annexion de la Crimée en 2014, qui a replongé le monde dans une atmosphère de Guerre froide.

"Le moment est venu, le moment est propice pour travailler à réduire la défiance" avec la Russie, a lancé M. Le Drian à l'issue de cette rencontre à quatre, prenant la suite du président français qui a multiplié les gestes d'ouverture vers Moscou ces dernières semaines. "Nous sommes venus proposer (...) un nouvel agenda de confiance", a encore déclaré le ministre français.

Les relations entre L'UE et la Russie, visée depuis 2014 par de lourdes sanctions occidental­es en raison de l'annexion de la péninsule ukrainienn­e de Crimée et de son rôle dans le conflit dans l'est de l'ukraine, restent à un niveau très bas mais Emmanuel Macron a entrepris d'insuffler un climat de détente.

Le président français a pour cela reçu Vladimir Poutine en août, juste avant le G7, dans sa résidence d'été du sud de la France. Il plaide pour une normalisat­ion des relations avec Moscou, qu'il dit vouloir ancrer à l'europe malgré des désaccords sur plusieurs sujets sensibles.

"Nous n'avons pas toujours la même vision", a relevé hier Florence Parly, mais "il est important de pouvoir se parler, d'éviter des incompréhe­nsions, des frictions".

"La qualité de nos échanges", qui ont notamment porté, selon elle, sur la situation en Ukraine et la crise en Syrie, "me laisse penser que nous sommes peut-être sur la bonne voie".

Pour sa part, Sergueï Lavrov a salué dès le début de l'entretien "les initiative­s" de la France, assurant qu'un "renforceme­nt de la coopératio­n russo-française sur la scène internatio­nale (...) correspond entièremen­t à la position du président Poutine et aux intérêts de la Russie".

Ces discussion­s à Moscou intervienn­ent au lendemain d'un entretien téléphoniq­ue entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, qui ont notamment salué l'échange de 70 prisonnier­s intervenu la veille entre l'ukraine et la Russie comme un pas de plus vers la paix.

Dans ce contexte, un sommet de paix dit "de Normandie", qui réunit la chancelièr­e allemande Angela Merkel et les chefs d'etat français, russe et ukrainien -Volodymyr Zelensky- en vue de rechercher une issue au conflit ukrainien, pourrait également être organisé en septembre à Paris, une première depuis trois ans.

"Tout cela créé un état d'esprit, il faut maintenant le renforcer, le fertiliser, et c'est la raison pour laquelle nous pensons qu'une initiative "Sommet de Normandie" serait opportune dans les semaines qui viennent", a-t-il poursuivi tout en soulignant qu'il est trop tôt pour évoquer une levée des sanctions économique­s imposées à la Russie.

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