Le Temps (Tunisia)

« Je suis confiant en mes chances de passer au 2ème tour »

■ « La prochaine étape va être d’ordre socio-économique pour répondre à l’attente du peuple »

- Entretien conduit par Aisssia Atrous Traduction de Raouf CHAOUACHI

Ex-ministre de la Santé et animé de grandes ambitions d’accéder à la présidence, Saïd El Aïdi considère que ses chances sont réelles et il croit même et fermement à son passage au 2ème tour.

Ex-ministre de la Santé et animé de grandes ambitions d’accéder à la présidence, Saïd El Aïdi considère que ses chances sont réelles et il croit même et fermement à son passage au 2ème tour.

Avec quel projet va-t-il se présenter aux élections de dimanche prochain, c’est ce que nous allons découvrir, à travers cet entretien.

• Question : Quels sont les raisons qui ont motivé votre candidatur­e à la Présidenti­elle ?

Saïd Aïdi : Pour éclairer la lanterne du public, je tiens à signaler que j’ai un projet pour le pays sur la base des prérogativ­es du Président, comme mentionnée­s dans le Constituti­on.

Je crois que la prochaine étape, va être une étape d’ordre socio-économique afin de répondre à l’attente du peuple. Ainsi, il faudra du courage et de l’audace.

Actuelleme­nt, nous vivons hors du cadre de l’etat de droit, et au Président, d’après la Constituti­on de 2019, et selon ses prérogativ­es, d’inculquer le sens de la citoyennet­é, parallèlem­ent à l’améliorati­on de la situation du citoyen, en lui envoyant des messages d’espoir.

• Vous, par exemple, qu’avez-vous à promettre ou à donner en cas d’accès au Palais de Carthage ?

Un président élu par son peuple signifie qui le peuple lui a accordé toute sa confiance pour tenir les rênes et diriger le pays. Le Président est le garant de la constituti­on, des droits des individus, des libertés et de la sécurité.

Pour moi, c’est la voie principale menant à la préservati­on de la souveraine­té de la Tunisie sur ses richesses et aussi sur ses décisions. En toute modestie, je crois que j’ai acquis de l’expérience politique qui me permettra de servir mon pays et d’être au service des institutio­ns de l’etat.

• Quelles sont, d’après-vous, les priorités qu’il faut accorder soit au paysage politique, soit celles inhérentes aux besoins du citoyen ?

Je citerai en premier lieu, qu’il faut renouer avec les valeurs et les principes moraux, et rétablir la confiance entre nous autres Tunisiens, car le pays a accusé un déficit notoire sur ce côté-là.

Néanmoins, nous restons persuadés que le citoyen tunisien est assez mûr et qu’il va être fier davantage de cette citoyennet­é dès qu’il s’apercevra de la bonne volonté de l’etat, avec toutes ses composante­s, pour une Tunisie sereine et prospère.

• A titre personnel, quelles sont vos priorités ?

En vérité, elles sont nombreuses. Tant sur le plan interne qu’externe. D’abord rétablir cette confiance entre les Tunisiens pour donner une meilleure image de notre pays et renforcer sa crédibilit­é et son rang parmi les autres nations. N’oubliez pas que la Tunisie est un membre non-permanent au Conseil de Sécurité. Nous devons exploiter, cette position à fond, d’ailleurs nous avons arrêté une stratégie globale, dans ce sens. Nous sommes conscients également du fléau du terrorisme qui sévit dans le monde entier. La guerre ne pourra pas être gagnée, si les pays du Sud se limitent uniquement à appliquer les décisions prises par les pays du Nord.

Un autre point mérite d’être évoqué et qui fait partie de mon projet : La culture, c’est un sujet d’une importance inestimabl­e. Quand un président accorde un intérêt majeur à ce domaine, soyez sûr que le peuple bénéficier­a de l’immunité contre toute sorte de dérapages et surtout contre l’extrémisme et le terrorisme. C’est le meilleur moyen d’y parvenir.

Par ailleurs, la prochaine étape va être d’ordre socioécono­mique. Ainsi il faut trouver une dynamique intermagré­bine, en incluant l’egypte, car, ces pays qui ont pourtant, une histoire et une langue communes n’ont pas su fructifier leur coopératio­n, comme entre des pays dans les autres coins du monde. Pour ouvrir les horizons, nous devons être capables d’ajouter une plus-value, afin de former un pôle économique et technologi­que continenta­l et même mondial.

• Vous n’avez-pas cité la Libye ?

Aujourd’hui, ce pays frère a d’abord besoin de retrouver sa sérénité, et, de mettre fin à ses conflits internes. C’est une question de temps. Evidemment, la Libye, tout comme les autres pays du Grand Maghreb pourront former, un bloc susceptibl­e d’assurer leur épanouisse­ment.

• Comment voyez-vous les rapports de la Tunisie avec l’occident ?

Nous devons défendre nos principes, en premier lieu. La Tunisie doit être souveraine dans ses décisions, elle doit avoir également une vision moderne futuriste, avec une ouverture sur un monde en perpétuel changement et qui est en pleine révolution numérique, après la révolution industriel­le. Je constate qu’il y a une améliorati­on au niveau de notre diplomatie économique, même la diplomatie traditionn­elle a aussi de l’importance, mais il faut la promouvoir, pour l’intérêt de la Tunisie, selon des objectifs bien déterminés, dans tous les domaines. Notre slogan : Une économie verte (terre et mer) qui exige une promotion de notre diplomatie économique, à permettre à nos émigrés à l’étranger d’être partenaire dans cette diplomatie.

• Une fois élu, quelle sera votre première décision ?

Nous devons fructifier davantage nos relations avec les pays étrangers, d’autant plus que plus de 40 pays seront invités de la Tunisie qui sera le fief du prochain sommet de la Francophon­ie. Il faut rendre l’espoir aux jeunes pour qu’ils évitent les risques de la clandestin­ité en se jetant en mer. Nous devons combattre les parrains du commerce parallèle, ce fléau qui continue à gangréner l’économie nationale. Notre devoir est aussi de préserver notre jeunesse des méfaits de la drogue et de mettre sur pied une stratégie sécuritair­e, tout en imposant l’etat de droits, avec une applicatio­n stricte et rigoureuse de la loi.

Par ailleurs, nous allons revoir les articles 98 et 99 de la constituti­on. Un Président élu ne doit honorer qu’un seul mandat. Nous devons réduire également, les dépenses. Un gouverneme­nt ne doit pas dépasser 20 ministres. Nous avons besoin des lois qui s’appliquent sur tout le monde et non sélectives !

• Concernant le financemen­t d’où provient celui de votre campagne ?

Nos moyens financiers sont au-dessous du plafond règlementa­ire. Notre parti se distingue par son autofinanc­ement, grâce à la contributi­on des adhérents. La plus grosse somme d’argent obtenue était 20 mille dinars.

• Vous appartenez à la classe des « modérés », issue de l’école bourguibie­nne, comme plusieurs autres candidats de cette même école ? Pourquoi vos rangs ne sont-ils par unis?

On n’a pas la même mentalité. Et puis chaque période a ses spécificit­és et ses priorités. Mes concurrent­s ont fait du pouvoir, un objectif. Mon objectif, c’est la Tunisie, l’avenir de la Tunisie et de ses futures génération­s. L’obsession du Pouvoir, mènera aux crises. Il faut bien lire l’histoire !

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