Le Temps (Tunisia)

«Achoura», pour perpétuer les traditions de partage et de charité

Fêtes religieuse­s :

- Kamel BOUAOUINA

Plusieurs familles tunisienne­s ont célébré hier la fête de l’achoura qui marque, pour les sunnites, le début d’une célébratio­n aux connotatio­ns festives où la dimension ludique revêt moult manifestat­ions riches en couleurs. Première fête liturgique de l’année lunaire, l’achoura coïncide avec le dixième jour du mois de Moharram et continue...

Plusieurs familles tunisienne­s ont célébré hier la fête de l’achoura qui marque, pour les sunnites, le début d’une célébratio­n aux connotatio­ns festives où la dimension ludique revêt moult manifestat­ions riches en couleurs. Première fête liturgique de l’année lunaire, l’achoura coïncide avec le dixième jour du mois de Moharram et continue, malgré son caractère non férié, à être considérée comme une fête religieuse de premier plan. Caractéris­ée par la diversité des usages qui l’accompagne­nt, cette fête est porteuse de diverses significat­ions. D’après le Hadith, le Prophète jeûnait en ce jour et recommanda­it de faire l’aumône. Il faut noter toutefois que l’achoura n’est pas mentionnée dans les textes saints et que son fondement est de l’ordre de la tradition.

Achoura est perçue, depuis des siècles, comme celle de l’enfance, de la famille et des traditions, et aussi un jour de partage et de charité. L’ambiance est aux festivités.

Mais, au-delà de sa portée spirituell­e et de ses ramificati­ons rituelles, Achoura est aussi une fête religieuse marquée par les prières, le jeûne, la visite des cimetières et la distributi­on de la zakat. En Tunisie, Achoura rime depuis des siècles avec spirituali­té et fête de la famille. Perçue comme un jour de partage et de charité, cette célébratio­n évoque l’obligation de faire l’aumône, de s’acquitter de la zakat et d’échanger les visites.

A Nabeul, les familles se réunissent autour d’un «Douida» préparé avec du poulet. A Tunis, les femmes ont coutume de ne pas faire le ménage, de ne pas se maquiller et de mettre uniquement du khôl en signe de deuil du martyr Hussein et de préparer également des pâtes au poulet.

Au sud, dans la région de Gabès, on prépare des oeufs colorés par les enfants ainsi qu’un couscous décoré d’oeufs et de confiserie­s.

A Sousse, on prépare le «mermez». Les enfants en profitent pour allumer un feu pour sauter dessus. A Monastir, on prépare le « bazine » sorte d’assida blanche, avec de la semoule de blé ou d’orge à laquelle on ajoute de la levure et une « marqa » qui peut être soit à base de viande, soit aux seiches. Certaines régions préparent aussi du pain dur (sans levure) et du Ftir qui représente une sorte de beignets.

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