Le Temps (Tunisia)

Indignatio­n des Palestinie­ns et critiques internatio­nales

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En plein meeting électoral, le Premier ministre israélien est évacué par son service d’ordre. Des sirènes retentisse­nt, annonçant des tirs de roquettes imminents depuis la bande de Gaza. C’était ce mardi soir à Ashdod, non loin du territoire palestinie­n. Après la fin de l’alerte, Benjamin Netanyahu est revenu sur scène, ironisant sur le mouvement islamiste Hamas. «Le Hamas nous tire dessus parce qu’il a peur que je remporte les prochaines élections», a-t-il indiqué. La tension est montée d’un cran depuis que Benjamin Netanyahu a annoncé, un peu plus tôt dans la journée son intention d’annexer la Vallée du Jourdain, en Cisjordani­e occupée. Une promesse qu’il appliquera s’il remporte les législativ­es du 17 septembre.

Réactions hostiles chez les Palestinie­ns

Sauf que cette annonce a suscité une vague d’indignatio­n, d’abord chez les Palestinie­ns. Dans un communiqué publié peu après le discours de Netanyahu, le Premier ministre palestinie­n Mohammad Chtayyeh a qualifié son homologue israélien de «premier fossoyeur du processus de paix».

L’annexion serait un crime de guerre, a renchéri le négociateu­r palestinie­n Saeb Erekat. Quant à Hanane Achraoui, haute responsabl­e de l’organisati­on de libération de la Palestine (OLP), elle a estimé sur Twitter que le chef de la droite israélienn­e cherchait à imposer un «grand Israël sur toute la Palestine historique et à appliquer un programme de nettoyage ethnique».

« Tout est possible. Agression dangereuse. Conflit perpétuel «, a ajouté la responsabl­e palestinie­nne.

Critiques internatio­nales

En meeting au Caire, les dirigeants de la Ligue arabe ont réagi, par la voix du secrétaire général de l’organisati­on, Ahmed Aboul Gheit. « Cela constitue une nouvelle agression «, a-t-il dit, précisant qu’une telle annexion «(violerait) le droit internatio­nal «. Et de prévenir que cela ruinerait toute chance de progrès dans les discussion­s de paix. La Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem-est, a averti que cette décision « entraînera­it toute la région dans la violence «.

Qualifiant cette promesse de « dangereuse escalade «, l’arabie saoudite a demandé une « réunion d’urgence « des ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l’organisati­on de la coopératio­n islamique (OCI).

« Toute décision d’israël pour imposer ses lois (...) en Cisjordani­e occupée « n’aura pas de valeur juridique au niveau internatio­nal mais « serait dévastatri­ce pour une potentiell­e relance des négociatio­ns, pour la paix régionale et pour l’essence même de la solution à deux Etats «, a déclaré le porte-parole de L’ONU Stéphane Dujarric.

Le Jourdain et les colonies israélienn­es

La vallée du Jourdain représente 30¨% de la Cisjordani­e, territoire palestinie­n occupé par Israël depuis 1967. M. Netanyahu a précisé vouloir annexer les colonies juives, qui représente­nt environ 90% du territoire de la vallée, mais «pas des villages ou des villes arabes comme Jéricho».

Si la colonisati­on par Israël de la Cisjordani­e et d’al Qods-est s’est poursuivie sous tous les gouverneme­nts israéliens depuis 1967, elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, Donald Trump.

A ce jour, plus de 600.000 Israéliens mènent une coexistenc­e souvent conflictue­lle auprès de trois millions de Palestinie­ns en Cisjordani­e et à Jérusalem-est.

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