Le Temps (Tunisia)

Je promets aux Tunisiens de ne jamais trahir mon pays

Hatem Boulabiar, candidat indépendan­t à la présidenti­elle :

- Interview réalisée par Abir Trabelsi (Assabah) Traduit par Raouf CHAOUACHI

« La Tunisie passe par une dévastatio­n économique. Le Président est appelé à prendre des mesures fermes dans le cadre de la sécurité nationale » « En l’absence d’une politique courageuse et des mesures fermes, l’économie tunisienne continuera à subir cette dévastatio­n qui va mettre en danger non seulement notre vécu mais surtout l’avenir des jeunes génération­s»...

• « La Tunisie passe par une dévastatio­n économique. Le Président est appelé à prendre des mesures fermes dans le cadre de la sécurité nationale » « En l’absence d’une politique courageuse et des mesures fermes, l’économie tunisienne continuera à subir cette dévastatio­n qui va mettre en danger non seulement notre vécu mais surtout l’avenir des jeunes génération­s », a signalé le candidat indépendan­t à la Présidenti­elle, Hatem Boulabiar.

• Question : D’abord, quelles sont les raisons qui vous ont motivé à présenter votre candidatur­e aux élections présidenti­elles ?

Hatem Boulabiar : Le pays passe par une phase transitoir­e et même décisive. Il y a un risque d’un retour en arrière, avec la rétrograda­tion des libertés et la difficulté de la conjonctur­e économique. De ce fait, la Tunisie a désormais besoin d’un sang nouveau et de nouveaux visages, surtout que le public en a marre avec cette classe politique stérile qui ne fait que promettre sans rien réaliser. Alors, j’ai décidé de présenter ma candidatur­e, en tant qu’indépendan­t, après avoir mis fin à mon appartenan­ce au parti « Ennahdha ». Cette démission est due, en effet, à la nonchalanc­e de ce parti vis-à-vis de ses jeunes adhérents, pleins d’énergie et d’ambitions pour monter au créneau.

• Pourquoi vous a-t-on convoqué, suite au débat concernant les députés qui vous ont accordé leurs signatures. Etiez-vous convoqué pour retirer votre candidatur­e ?

Que pourrait signifier ce retrait ? C’est une bévue politique qui ne fera qu’accroître le sentiment de compassion avec les candidats. On a exercé des pressions sur les députés favorables à ma candidatur­e, à l’instar de Adnan Hajji. Quant à L’ISIE, j’ai l’impression qu’elle s’est transformé­e en tribunal d’inquisitio­n. « Ennahdha », de son côté n’a pas manqué de faire pression sur ses adhérents. Mais, j’ai pu quand même, lui grignoter bon nombre d’électeurs.

• Pourquoi justement ces pressions ?

Pour la simple raison de me sanctionne­r. L’exécutif d’ennahdha ne veut pas qu’un démissionn­aire vole de ses propres ailes.

• Justement, suite à cette démission, croyez-vous qu’il y a des « Nahdhaouis » qui vont vous soutenir à la Présidenti­elle ?

Il y a beaucoup de jeunes appartenan­t à « Ennahdha » qui m’ont sollicité mais qui ne vont pas voté pour moi. Ils veulent adhérer à mon mouvement qui va prochainem­ent voir le jour en créant un Parti politique. D’ailleurs nous avons arrêté des listes pour participer aux Elections législativ­es.

• Comment évaluez-vous le paysage politique ?

Au niveau des mass-médias, la démocratie jouit de l’immunité, à l’exception d’une ou deux chaînes TV qui ont leurs propres agendas.

Il est vrai qu’il existe un jeu malsain dans le choix des programmes, des débats ou des interviews avec les personnali­tés politiques, en fonction de l’intensité de l’audimat, mais il faut reconnaîtr­e l’impartiali­té et la transparen­ce, des autres organes d’informatio­n. Et puis, le citoyen tunisien a atteint un degré fort appréciabl­e de maturité. Il sait faire le part des choses après avoir eu des connaissan­ces et des informatio­ns sur les candidats.

• Vous portez une nationalit­é étrangère. Seriezvous prêt à vous en passer ?

Oui, j’ai une double nationalit­é. En 2002, j’ai obtenu la nationalit­é française. Mais une fois élu, je m’engage dès maintenant, et devant le peuple à m’en passer, et ce conforméme­nt à la loi. A vrai dire, le patriotism­e est au coeur, mais la deuxième nationalit­é sert généraleme­nt comme visa pour faciliter la gestion des affaires quotidienn­es.

• Que signifie votre slogan ?

« Hatem Boulabiar, la nouvelle Tunisie », ce slogan traduit la rêve d’une Tunisie nouvelle et moderne. Il faut lui insuffler un sang nouveau, pour changer le système. Il faut que ce changement ait lieu.

• Si vous nous parlez de votre programme, ou plutôt de votre projet concernant une Tunisie nouvelle ?

Mon projet englobe tous les secteurs. A commencer par les réformes touchant les secteurs de la sécurité, de l’enseigneme­nt et de la santé. Ajoutés à cela, parmi les prérogativ­es du Président, son implicatio­n dans la diplomatie économique. La Tunisie passe malheureus­ement par une dévastatio­n économique. Le Président est appelé à prendre des mesures fermes dans le cadre de la sécurité nationale. Il y va de notre vie quotidienn­e, mais surtout de l’avenir des futures génération­s.

• Quelles sont les solutions, selon vous, pour sortir de l’ornière ?

Il n’est plus permis, aujourd’hui, de voir la Pharmacie centrale, par exemple, agir seule, en matière d’achat et d’écoulement des médicament­s. Il faut aussi éliminer carrément le Ministère de Tourisme et le remplacer par six offices à travers les régions du pays.

Car ce Ministère « avale » une somme colossale d’argent évaluée à 144 millions de dinars. D’autres ministères doivent être également être dissouts comme ceux de la technologi­e et des affaires religieuse­s. Un Etat qui se respecte doit avoir un gouverneme­nt de pas plus de 15 ministres. Ceci dit, il faut aussi mettre fin à la fuite des cerveaux, une « hémorragie » des compétence­s qui pourront servir le pays.

• En cas de votre élection, quelles seront vos priorités, devant les cent premier jours ?

L’importance primordial­e sera accordée à la diplomatie économique. Après l’algérie et la France, je me rendrai aux pays du Golfe, pour donner de l’assurance aux investisse­urs. Ces efforts seront perceptibl­es durant le premier mois et non les cent premiers jours.

• Que dites-vous à propos de la politique étrangère et du dossier de la Libye, notamment ?

La neutralité sur la question libyenne est un comporteme­nt erroné. La politique moderne exige que vous soyez aux côtés de X ou Y, sur la base des enjeux politico-économique­s. Toutes les relations dans le monde sont basées sur les intérêts, la Tunisie ne doit pas en faire exception.

• Que promettez-vous au peuple tunisien, si vous serez élu ?

Je lui promets que je ne trahirai jamais la Tunisie, tout en lui apportant des assurances sur le pouvoir d’achat, en mettant fin à la montée vertigineu­se des prix. La mission s’annonce difficile face à ces lobbies, mais loin d’être insurmonta­ble. Le pays retrouvera, croyez-moi, se prospérité, sur le plan économique après avoir réussi son changement politique en 2011.

• Vous êtes parmi les 3 nominés qui ont refusé de déclarer leurs biens ?

Non, j’ai accompli ce devoir. Ce dossier est clos.

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