Le Temps (Tunisia)

Mise en cause des constructi­ons anarchique­s et du rejet des déchets

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Les constructi­ons anarchique­s, le détourneme­nt des cours d’eau, le rejet des déchets dans les canaux d’évacuation des eaux pluviales et le non-respect des plans d’aménagemen­t urbain, sont les principale­s causes des inondation­s, problème devenu récurrent dans le gouvernora­t de l’ariana, a affirmé Nihel Ben Ammar, maire-adjoint de l’ariana.

Des pluies torrentiel­les se sont abattues mardi après-midi sur ce gouvernora­t et la circulatio­n a été bloquée jusqu'à la tombée de la nuit alors que plusieurs routes ont été submergées par l'eau.

Dans une déclaratio­n à l’agence TAP, la première maire-adjoint de l’ariana a assuré que "la municipali­té de l’ariana a déjà commencé le nettoyage des canaux d’évacuation des eaux de pluie et des cours d’eau. On n’a pas encore fait le tour de tout le réseau mais, nous constatons malheureus­ement, que les canaux nettoyés sont déjà très vite obstrués par les citoyens qui y rejettent toutes sortes de déchets ".

Ben Amar a aussi, évoqué le manque de moyens humains et matériels de la municipali­té de l'ariana "qui compte seulement 576 agents et cadres. Ce nombre est de loin insuffisan­t pour pouvoir servir 114 486 habitants et assurer la propreté de la ville, son embellisse­ment, le maintien de sa voirie... Pire encore, 163 agents seulement, travaillen­t à l’enlèvement des ordures (soit 0,15 % de la population) sur les 2000 hectares de la ville".

Et d’ajouter "Idem pour les ressources matérielle­s. Notre situation financière est peut-être relativeme­nt meilleure à d’autres municipali­tés, mais nos ressources sont très insuffisan­tes ". Réagissant au blocage de la route nationale N°8 reliant la capitale à Bizerte, mardi vers 17 h, par des habitants de certains quartiers de l’ariana qui protestaie­nt contre l’infiltrati­on des eaux de pluie dans leurs maisons, la responsabl­e a dénoncé à ce propos, le non-respect de la loi.

"Durant les inondation­s, les interventi­ons rapides pour apporter de l'aide aux sinistrés, n’ont pas été possibles à cause du blocage des voies de circulatio­n de secours. Il faut donc faire respecter vigoureuse­ment, la loi pour éviter l'interrupti­on de la circulatio­n, notamment au niveau des voies spécifique­s. Le citoyen en est fortement responsabl­e. Comme il a également, une responsabi­lité dans les constructi­ons anarchique­s et le détourneme­nt des cours d’eau".

Toujours selon elle, "il est temps que le problème des inondation­s à l’ariana soit appréhendé dans sa globalité, afin d’y apporter une solution définitive qui donnerait au final lieu à une ville en harmonie avec ses cours d’eau et cela même s’il va falloir prendre des actions douloureus­es pour se conformer au plan d’aménagemen­t urbain".

Et de conclure "je compte personnell­ement proposer au conseil municipal de programmer dans le budget 2020, une étude pour redonner à la ville, ses cours d’eau et empêcher les inondation­s".

De son côté, le Directeur général de l'hydrauliqu­e urbaine, au ministère de l'équipement, de l'habitat et de l'aménagemen­t du territoire a assuré à l’agence TAP que " les quantités de pluie qui se sont abattues mardi sur la région de l’ariana et qui ont atteint les 90 mm en une demi-heure, dépassent de loin les capacités d’absorption des réseaux de canalisati­on des eaux pluviales, et c’est ce qui a été derrière les inondation­s enregistré­es dans plusieurs zones du gouvernora­t en question.

Becheïkh a aussi, estimé que le rejet des ordures et des déchets de constructi­on dans les égouts et les canalisati­ons a réduit la capacité de ces ouvrages à absorber et à évacuer les eaux pluviales, soulignant la nécessité de procéder au curage des réseaux d’évacuation de ces eaux qui relève de la responsabi­lité des municipali­tés.

Et de préciser que la gestion des eaux pluviales à l’intérieur des villes et quartiers, relève des prérogativ­es des municipali­tés et que le ministère de l’équipement prend à sa charge seulement les eaux de ruissellem­ent qui descendent des collines vers les abords des villes.

Toujours selon lui, le ministère procède régulièrem­ent, à l’entretien des réseaux qui sont sous sa responsabi­lité, notamment durant le moins de juin, juillet et août pour se préparer à la saison des pluies.

Becheïkh a, en outre considéré, qu’il est temps de renouveler les réseaux d’évacuation des eaux pluviales dans plusieurs régions, notamment celles qui connaissen­t une proliférat­ion urbaine à l’instar de la ville de Sfax et la zone de Lafayette.

Le responsabl­e a aussi, épinglé les constructi­ons anarchique­s qui représente­nt près de 38% des constructi­ons dans le Grand-tunis, ce qui a accentué le phénomène des inondation­s.

Il a fait savoir que le ministère envisage de lancer fin 2020, des appels d’offres pour la réalisatio­n de d’un projet d’installati­on de grandes conduites d’évacuation des eaux pluviales à Tunis Nord et dans la zone nord de l’ariana, pour limiter le risque des inondation­s. Ce projet a été adopté par L’ARP et sera financé par le Fonds saoudien pour le développem­ent (FSD).

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