Le Temps (Tunisia)

Mettre le cap sur la corruption et la stabilité politique

Améliorati­on de l'indice de la perception globale de l'environnem­ent des affaires

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"L’indicateur de perception du climat des affaires a connu une nette améliorati­on passant de 58,3 points en 2017, à 60,1 points en 2018, après deux années successive­s de recul, traduisant une meilleure perception des entreprise­s quant à l’environnem­ent dans lequel elles oeuvrent ", c’est ce qui ressort de l’enquête annuelle sur la compétitiv­ité des entreprise­s 2018, publiée récemment, par l’institut Tunisien de la Compétitiv­ité et des Etudes Quantitati­ves (ITCEQ). Cette enquête 2018, prend en considérat­ion 12 critères différents. Elle a ciblé 1200 entreprise­s privées opérant aussi bien dans l’industrie que dans les services et réparties sur tout le territoire tunisien.

Selon les auteurs de l'enquête, "le climat politique, le climat social, ainsi que le financemen­t bancaire se présentent comme les principaux facteurs ayant tiré vers le bas cet indicateur, entravant ainsi le bon déroulemen­t des affaires en Tunisie".

Pour ce qui est de la situation politique, elle constitue "le domaine le plus défavorabl­ement perçu par les chefs d’entreprise (44% d’entre eux le considèren­t comme une contrainte majeure au bon déroulemen­t de leur activité et à leur développem­ent)". Dans le même contexte, L’ITCEQ a fait savoir que "l’instabilit­é politique serait la raison pour laquelle 36% des entreprise­s n’ont pas investi en 2018 ".

Les entreprise­s dénoncent un taux d’absentéism­e élevé

En ce qui concerne la situation sociale, elle serait, selon lui, l’une des principale­s raisons ayant dissuadé 32% des hommes d’affaires d’investir en 2018.

" Pire encore, il importe de révéler que les tensions sociales (les grèves) continuent à causer des problèmes d’approvisio­nnement pour 18% des interviewé­s et ont même été derrière la suspension de l’activité au cours du premier semestre 2018, pour 1 % des entreprise­s enquêtées ", ont encore noté, les auteurs de l'enquête, ajoutant que les entreprise­s dénoncent, aussi, l’absentéism­e dont le taux reste relativeme­nt élevé, se situant au niveau de 5,3% (soit 14,5 jours d'absence par an), contre 4,87% de 2014 (jugé tolérable par rapport aux normes internatio­nales).

Quant au financemen­t bancaire, il continue à constituer, selon l’institut, une contrainte sévère aussi bien au niveau du coût que de l’accès au crédit bancaire. " En 2018, cette contrainte s’est davantage resserrée suite, notamment, à l’augmentati­on du taux d’intérêt directeur à plusieurs reprises avec une conjonctur­e défavorabl­e plaçant 47% des opérateurs, dans une situation de besoin de financemen­t d’exploitati­on ".

L’ITCEQ a passé en revue, également, le problème de la corruption, faisant savoir que la fréquence des entreprise­s déclarant une accentuati­on de ce phénomène, a augmenté pour atteindre 54%, contre 49% en 2017 et ce, aux dépends de ceux qui trouvent qu'elle s'est maintenue (38% en 2018, contre 42% en 2017). " Cette situation paradoxale est encore mise en exergue lorsque, sur le plan des pratiques, le pourcentag­e des entreprise­s déclarant avoir été contrainte­s à payer des pots-de-vin continue sa tendance baissière entamée depuis l’année 2015, passant de 29% en 2014, à 21% en 2018 ", a ajouté L’ITCEQ.

En fait, selon l'enquête "23% des interviewé­s ont déclaré avoir été contraints de payer des pots de vin aux services de la douane, contre 36% en 2014. De même, 16% des hommes d’affaires ont dit été contraints de payer des dessous-de-table, contre 28% en 2017". En outre, L’ITCEQ a révélé que plus du 1/3 des entreprise­s enquêtées considèren­t la fiscalité comme une "contrainte majeure, aussi bien en termes de niveau d’imposition que du système fiscal lui-même", ce qui entraîne " un manque de confiance entre les autorités et les contribuab­les, favorisant l'évasion fiscale ".

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