Coquilles célèbres
• Dans le dernier ouvrage de M. C. Flammarion, les Étoiles (p. 377, avant-dernière ligne), l’auteur, parlant des merveilles de la constellation de la Vierge, invite le lecteur à oublier la terre pour le ciel, et dit:
• “Par une nuit de printemps, sans clair de lune et sans brunes. “
• Le savant astronome avait écrit sans brumes. Il n’est guère à supposer, en effet, que, dans la région éthérée des étoiles, on s’occupe de brunes ou... de blondes qui font pâmer d’aise ou mourir de chagrin les habitants de notre globe terraqué.
• On connaît l’eau de Lourdes et son efficacité; aussi le lecteur ne peut-il s’étonner outre mesure de lire sur le titre d’un ouvrage pieux: Médications chrétiennes. Mais ce livre ne contenant aucune recette, aucune prescription relative aux malades et à leur traitement, on s’aperçoit vite que le titre est menteur et qu’il faut lire: Méditations chrétiennes.
• Deux coquilles ecclésiastiques! “C’est mercredi prochain, annonçait un journal, que le président de la République remettra la burette à M. Czacki. “
• L’enfant de choeur goûte d’ordinaire burette et ne songe guère à la barrette.
• Dans un rituel, eucologe ou catéchisme, pénitente a pu lire cette abracadabrante prière:
• “Pardonnez-moi, ô mon Dieu, de vous avoir enfoncé? “ à la la
• Inutile, offensé.
• Est-ce un émule de Jean Hiroux qui fait à sa mère mourante l’adieu suivant: “O ma mère, nous nous retrouverons un jour dans les lieux? “
• Quel changement de sens peut produire le remplacement d’un c par un l! Il y avait cieux au manuscrit.
• Journal des Voyages (n° 271, p. 761, art. Astronomie): “Les découvertes récentes ont contribué à soulever le voile qui nous cache l’immensité, on a mesuré les distances, déterminé les axes et les arbitres. “
• On ne se doutait guère qu’il fallût mesurer des arbitres. Qu’on se rassure; ce sont des orbites.
• Voici un proverbe réaliste: “Ce qui est digéré n’est pas perdu. “
• Ma foi ! il est plus exact que celui qu’il pastiche: “Ce qui est différé n’est pas perdu. “
• La Fable raconte que la sage Minerve est sortie un beau jour de la cuisse de Jupiter.
• Un typographe peu crédule flaira là une erreur; il fit sortir la déesse de la cuisine de Jupiter.
• C’était plus réaliste et plus vraisemblable, mais moins conforme à la mythologie.
• Un journal local, parlant des plaisirs que goûtent les principaux habitants du chef-lieu, a écrit: “Les plus grosses bêtes de la ville se réunissent chaque soir dans ce cercle pour jouer et deviser... “
• Quelle tête ont dû faire ces grosses têtes! n’est-ce pas? de vous dire que c’est