D’août à septembre, sans répit
Mouvements sociaux spontanés
Drôle de coïncidences ! Autant le manque d’eau potable avait été, selon un rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), le principal motif des quelques 625 revendications et mouvements sociaux collectifs de nature spontanée, enregistrés au mois d’août dernier, autant les pluies diluviennes avec leur grand excèdent d’eau, enregistrées ces derniers jours du mois de septembre, dans certains régions du pays, comme les gouvernorats de l’ariana et de Tunis, ont déclenché de vives protestations populaires contre l’état défectueux de l’infrastructure et des canaux d’évacuation des eaux pluviales à l’origine des inondations occasionnées justement par ce surplus d’eau.
Comme au mois d’août pour les insuffisances et carences en approvisionnement en eau potable dans certaines zones du nord, du côté de Bizerte, les manifestants de l’ariana contre les récentes inondations, entre autres, ont bloqué la route entre Tunis et Bizerte et quelques frictions avec les usagers de la route s’étaient produites.
A vrai dire, il n’y a pas de différence, car le motif profond est le même et se rapporte à l’absence de réaction officielle face aux revendications populaires spontanées ou encadrées qui ne se sont pas arrêtés depuis la révolution du 14 janvier 2011. Le gouvernement et les autorités aux divers échelons font toujours la sourde oreille.
Aussi, les nouveaux manifestants ont-t-ils, vainement, menacé de punir, par leur vote, la classe politique responsable de cette situation, à l’occasion des élections présidentielles du 15 septembre et législatives du 6 octobre, car, tout indique que cette classe est totalement coupée des réalités tunisiennes.
Suicides
D’après le même rapport du FTDES, la contestation populaire spontanée reste concentrée, en effet, dans les régions particulièrement défavorisées ou sensibles, comme la région de Kairouan qui vient en première position avec 166 mouvements, ou la région de Nabeul, deuxième avec 69 mouvements.
Au même moment, les suicides et tentatives de suicides, ainsi que la violence sous toutes ses formes, continuent de sévir. 15 cas de suicides et tentatives de suicides ont été enregistrés au mois d’août en Tunisie, touchant les différentes tranches d’âge sans exception.
Salah BEN HAMADI