Le Temps (Tunisia)

En réaction le président suspendu de ses fonctions

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Lundi 30 septembre, au soir, alors que les parlementa­ires s'apprêtaien­t à voter la confiance au président, ce dernier a décidé de dissoudre le Congrès et de convoquer de nouvelles élections législativ­es. En réaction, Martin Vizcarra a été suspendu par les parlementa­ires. Avec nos correspond­ants, Wyloën Munhoz-boillot et Éric Samson

La confusion politique régnait hier au Pérou où le chef de l'état, Martin Vizcarra, a prononcé la dissolutio­n du Parlement dominé par l'opposition fujimorist­e, lequel a riposté en le suspendant pour un an et en nommant une présidente intérimair­e.

Dans un discours télévisé à la nation, M. Vizcarra a commencé par annoncer la dissolutio­n du Parlement, une première au Pérou depuis 1992, et la convocatio­n d'élections législativ­es anticipées le 26 janvier. Un soulagemen­t pour une grande partie des Péruviens, qui étaient des milliers à défiler dans les rues de Lima pour célébrer la décision du président de dissoudre le Congrès.

« Si se pudo ». « On l’a fait ! » scandaient les manifestan­ts rassemblés place San Martin, en plein coeur de Lima, rapporte notre correspond­ante à Lima, Wyloën Munhoz-boillot. Soulagés et heureux que le président Martin Vizcarra ait finalement dissous le Congrès. « On est heureux parce qu’on va pouvoir enfin revenir à une démocratie sans corruption », dit Maria Elena.

Mettre un terme à la corruption, c’est ce que demandaien­t ces Péruviens mobilisés depuis plusieurs semaines. Certains, comme cette retraitée, ont d’ailleurs passé la journée devant le Congrès pour exiger la fin de sa domination par les députés fujimorist­es. « En ce jour, on fête la démocratie. En 1995, Alberto Fujimori était réélu président de manière frauduleus­e, mais grâce au ciel, Martin Vizcarra a dissous ce Congrès dominé par ces misérables fujimorist­es », poursuit-elle.

C’est dans une ambiance festive, au rythme des tambours et des slogans, que le cortège a traversé le centre-ville. Au fur et à mesure, des citoyens de tous âges sont venus grossir les rangs.

« Nous, les jeunes, allons pouvoir enfin construire notre futur. Les parlementa­ires nous l’avaient volé, mais maintenant cela dépend de nous et non plus de nos politiques corrompus », dit Ursula, 25 ans. En réaction à la dissolutio­n du Congrès, les parlementa­ires fujimorist­es ont voté la suspension pour un an du président Vizcarra pour « incapacité temporaire ». C’est la 2eme vice-présidente Mercedes Araoz qui le remplace. La crise politique atteint de nouveaux sommets dans ce pays andin où deux présidents revendique­nt le pouvoir.

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