Le tourisme brille par son absence dans le programme des candidats !
1572 listes sont en lice demain aux législatives. L’électeur a l’embarras du choix, et il votera, seul, isolé, en toute confidentialité, en son âme et conscience. Qu’attend le secteur touristique de ces députés ? Quelle importance vont-ils lui accorder et quel rang il va occuper dans leurs priorités ?
1572 listes sont en lice demain aux législatives. L’électeur a l’embarras du choix, et il votera, seul, isolé, en toute confidentialité, en son âme et conscience. Qu’attend le secteur touristique de ces députés ? Quelle importance vont-ils lui accorder et quel rang il va occuper dans leurs priorités ?
Il est vrai que durant le dernier mandat, les députés étaient nombreux à accorder peu d’importance à ce secteur-clé de l’économie qui emploie un million de tunisiens. Ils n’ont même pas proposé dans leurs programmes d’alternatives sérieuses au système d’économie libérale de l’ancien régime, dont le secteur touristique fait partie. La majorité s’est confinée dans un silence éloquent. Seuls quelques-uns ont présenté des analyses simplistes ou des solutions aussi farfelues qu’illusoires.
Pourtant leur responsabilité est grande. Ils sont garants de la pérennité du tourisme et sa durabilité et comme l’indique Afif Kchouk, Président de l’observatoire du tourisme tunisien. «Le rôle des députés est clair et prouvé. Reste maintenant à savoir, comment ils vont l’assumer, quelle importance ils vont accorder au tourisme et quel rang il va occuper dans leurs priorités. Ce dimanche 6 octobre, les Tunisiens vont élire leurs députés à la chambre des représentants du peuple qui détient le plus de pouvoir politique dans le pays dont le régime est parlementaire. L’avenir du tourisme se décidera dans cette chambre par les députés que nous allons élire. Donc il importe que les professionnels du secteur, ses opérateurs et les citoyens qui en vivent, crient haut et fort, qu’ils voteront pour ceux et celles qui sont amis du tourisme. Le tourisme est une priorité et un choix stratégique pour la Tunisie ».
Il y a certes une absence de vision et de politique à long terme concernant le secteur touristique dans les programmes des partis politiques et une concentration sur d’autres secteurs tels que l’agriculture, l’industrie et l’énergie », regrette un agent de voyage « Nous, les hôteliers, on va soutenir les listes électorales qui proposent des politiques et des programmes spécifiques au tourisme »
Ahmed, étudiant en gestion estime que durant les débats télévisés, on a constaté l’inculture économique de certains candidats, le faible niveau de formation en économie et une méconnaissance du poids du tourisme dans l’économie du pays ».
Il est vrai que certains candidats croient à ce secteur vital. Pour Habib Bouslama, Le Tourisme est placé en première position de ses priorités ; parce qu’il est générateur d’emplois et de devises. A cet effet, il va oeuvrer à la prolongation de la saison pour que l’activité touristique ne se limite plus aux seuls mois de l’été.
Il va s’employer aussi à la création de nouveaux pôles touristiques. Pour ce faire, il va s’atteler à promouvoir l’investissement et attirer de nouveaux hommes d’affaires. Mohamed Zribi de Zaghouan appelle, pour sa part, les citoyens à soutenir ce secteur. Nous aurons besoin de députés connaisseurs dans le tourisme, pour qu’ils puissent demain défendre le secteur au Parlement et constituer un lobby et une force de persuasion.
« On a tendance à choisir, en règle générale, un homme ou une femme plutôt expérimenté(e) et ayant fait ses preuves plutôt qu’un novice avec le risque d’aventurisme. Par ailleurs sachant l’importance du tourisme, à cette étape cruciale, les connaissances et l’expérience économiques seraient nécessaires pour le futur député » avoue Mohamed, un cadre banquier
Bref, durant la campagne électorale, l’électeur tunisien a constaté la carence, voire la rareté des programmes électoraux portant sur le tourisme qui ne s’avère pas être une priorité, pour les prétendants à l’assemblée des représentants du peuple. Ce secteur a brillé par son absence. A-t-on ignoré volontairement un tel aspect de l’économie ? Des questions qui restent malheureusement sans réponses.