Enfin le retour à la raison !
Le Temps - Un accord a été signé lundi entre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens IJABA, mettant fin ainsi à la crise dans certains établissements universitaires publics.
Le Temps - Un accord a été signé lundi entre le ministère de l›enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l›union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens IJABA, mettant fin ainsi à la crise dans certains établissements universitaires publics.
L›autorité de tutelle s›est engagée, selon un communiqué publié par IJABA, à assurer le retour au travail des enseignants universitaires qui étaient en arrêt de travail. IJABA a souligné pour sa part son engagement de reprendre le dialogue et d›oeuvrer de concert avec le ministère pour régler les différents dossiers en suspens. Il a été également convenu de poursuivre l›examen du nouveau statut des enseignants universitaires chercheurs et de lever le sit-in des enseignants, observé depuis près de 32 jours, en plus de mettre fin à la grève administrative dans les différents établissements universitaires. La crise entre IJABA et le ministère de l›enseignement supérieur et de la recherche scientifique date depuis 2018 après une grève administrative observée par le syndicat durant 5 mois.
Des milliers d’étudiants sont dans l’attente d’une solution entre ces deux belligérants, avec des enseignants universitaires chercheurs qui avaient placé la barre très haut dans leurs revendications qui ont mis sur leur dos les simples enseignants universitaires, en plus, et le ministère qui ergote et qui fait fi de l’avenir des étudiants, simplement pour avoir gain de cause. Les deux ont fait beaucoup de mal au pays et à leurs protégés qu’ils sont censés conduire vers davantage de connaissances et de savoir, pour devenir les futurs décideurs, pour beaucoup d’entre eux.
Le mal qui a été fait aux étudiants est irréversible, surtout pour ceux qui sont en fin de cycle LMD (Licence, master, doctorat) dans certaines filières et qui n’ont obtenu leurs notes et ne disposent pas d’encadreurs pour leurs projets de fin d’études. Il y a, aussi, les étudiants qui voulaient chercher à s’inscrire dans des établissements universitaires à l’étranger et qui n’ont pas pu le faire, avec des délais qui sont, actuellement, dépassés. Le conflit est maintenant entre les mains du tribunal administratif qui doit trancher. Les responsables du ministère de l’enseignement supérieur et à leur tête leur ministre nahdhaoui avaient accepté de faire le sacrifice de 10% des étudiants, ce qui est une honte pour un pays qui se prévaut de défendre les droits du citoyen à l’éducation. C’est une honte, aussi, de voir que les pouvoirs publics n’arrivent pas à se mettre d’accord avec un syndicat, juste parce qu’il ne représente que 700 enseignants universitaires chercheurs qui sont la crème de l’élite tunisienne et qui auraient pu aspirer à un avenir meilleur en allant monnayer leurs compétences hors du pays. Et le comble est que le ministère veut sacrifier aussi des étudiants, futures élites.
A noter que les enseignants universitaires chercheurs revendiquent essentiellement l’application de l’accord du 07 juin 2018 portant sur la révision du statut des enseignants universitaires et l’amélioration des conditions de travail ainsi que l’ouverture d’un concours de recrutement pour les titulaires de doctorat dans toutes les spécialités et selon les besoins des établissements d’enseignement supérieur.
Etant une minorité, certes, les enseignants D’IJABA ne font pas le poids devant le ministère de l’enseignement supérieur. Toutefois, il faut se rendre compte qu’ils sont à un niveau qui permet d’évaluer les compétences de nos élites, et c’est ce qui est important et conduire à prendre en considération leurs revendications, sous peine de faire perdre une année à leurs étudiants.