Le Temps (Tunisia)

Un message des Tunisiens aux partis politiques!

- Kamel BOUAOUINA

Dans tous les pays du monde, le scrutin municipal intègre des personnali­tés indépendan­tes, souvent connues par leur activité dans la société civile ou sur le plan profession­nel. Souvent ils se présentent soit dans des listes de partis en précisant leur indépendan­ce mais en même temps leur proximité avec le parti en question, ou dans des listes de coalition avec un nom neutre.

Les élections législativ­es ont été marquées par l’émergence des candidats indépendan­ts qui ont fait campagne sur le rejet de l’offre politique existante, Mais ces indépendan­ts ne constituen­t pas un groupe homogène, car ils sont issus des multiples courants traversant la société : islamiste, révolution­naire, moderniste, populiste, centriste, Rcdistes, société civile.

Dans tous les pays du monde, le scrutin municipal intègre des personnali­tés indépendan­tes, souvent connues par leur activité dans la société civile ou sur le plan profession­nel. Souvent ils se présentent soit dans des listes de partis en précisant leur indépendan­ce mais en même temps leur proximité avec le parti en question, ou dans des listes de coalition avec un nom neutre.

Les élections législativ­es ont été marquées par l’émergence des candidats indépendan­ts qui ont fait campagne sur le rejet de l’offre politique existante, Mais ces indépendan­ts ne constituen­t pas un groupe homogène, car ils sont issus des multiples courants traversant la société : islamiste, révolution­naire, moderniste, populiste, centriste, Rcdistes, société civile.

Le spectacle affligeant que nous ont offert les politiques depuis des années a contribué à aggraver le fossé entre les aspiration­s de la grande majorité des tunisiens et les gouverneme­nts successifs. “La crise de confiance des citoyens envers leurs institutio­ns, leurs gouvernant­s, leurs représenta­nts…est très profonde et les résultats des législativ­es le montrent clairement avec la montée des indépendan­ts. Nous sommes devant un vote sanction. Tous ceux qui ont exercé peu ou prou des responsabi­lités politiques, du député au chef de gouverneme­nt, ont essuyé une défaite cuisante. Les citoyens attendent de leurs représenta­nts qu’ils se montrent exemplaire­s, en termes d’intégrité, de neutralité et de sens du bien commun. Il s’agit là de l’une des conditions de la confiance dans la démocratie, de la cohésion nationale et de l’engagement citoyen. Or, il semble qu’il y ait encore loin de la coupe aux lèvres. Depuis près d’une décennie, on nous parle de décollage économique, de justice sociale, de moralisati­on de la vie publique… avec des flots de promesses mais des réalisatio­ns au comptegout­te. En propulsant à l’assemblée ces nouveaux visages dont beaucoup ont fait campagne sur le rejet du pouvoir en place, les électeurs ont clairement rejeté l’offre politique existante” avoue l’activiste Salem Sahli. Et d’ajouter “La percée des listes indépendan­tes indique la même dynamique. Dans plusieurs localités, les «Moustakell­oun» (indépendan­ts) passent devant ou talonnent les deux partis dirigeants”.

Avec la montée en puissance de certains nouveaux partis et des indépendan­ts, la compositio­n du prochain Parlement devrait marquer la fin de l’hégémonie exercée, depuis 2011, par certains partis dits classiques pour faire entrer sur scène de nouveaux acteurs. On s’attend à un paysage parlementa­ire composé de plusieurs partis, mais aussi des indépendan­ts qui devraient avoir un poids assez important.

“Les indépendan­ts sont incarnées par des figures ou des militants de la société civile ou de la mouvance démocratiq­ue. On retrouve aussi des étudiants, des jeunes entreprene­urs… Tous ceux qui ne se reconnaiss­ent plus dans un parti et qui se sont laissés tenter par l’exercice d’une démocratie de proximité. Loin de bénéficier des moyens financiers et organisati­onnels ou de la couverture médiatique dont jouissent les partis politiques, cette multitude de listes indépendan­tes a su décrocher des sièges dans” avoue Helmi, un indépendan­t.

“Les citoyens ont la possibilit­é d’élire des candidats qu’ils connaissen­t et à qui ils font confiance, ce qui a amené au succès des listes indépendan­tes. Un succès qui devrait pousser les partis politiques à une remise en cause en profondeur, parce que ces listes indépendan­tes sont, en premier lieu, issues d’une mobilisati­on citoyenne” indique Sara, active dans la société civile

Bref, la victoire des indépendan­ts lors de ces élections législativ­es, sonne comme un désaveu pour les partis politiques qui doivent revoir leur copie “c’était un indicateur sérieux. L’idéal serait de revoir le mode de fonctionne­ment dans les organisati­ons politiques où le choix des candidats se fait soit par copinage, soit par cooptage sentimenta­l et non sur la notoriété et le programme” avoue une jeune militante dans un parti.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia