Le Temps (Tunisia)

ILS Ont DIT:

-

« Les poursuites judiciaire­s lancées contre Nabil Karoui seront automatiqu­ement suspendues si jamais ce dernier remporte l’élection présidenti­elle, et ce conforméme­nt à l’article 87 de la constituti­on. Il quittera ainsi le lieu de détention provisoire, qui n’est autre que la prison Mornaguia. Le président de la République bénéficie de l’immunité durant son mandat ; tous les délais de prescripti­on et de déchéance sont suspendus à son encontre. Les actions peuvent reprendre leur cours après la fin de son mandat. Le président de la République ne peut être poursuivi pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions. Si les partis centristes donnent l’ordre à leurs militants et dirigeants de voter en faveur de Nabil Karoui et en lançant une campagne « Zero Abstention «, le candidat du parti Qalb Tounes aura alors de forte chance de remporter la présidenti­elle. Le problème sera ainsi résolu pour l’instance supérieure indépendan­te des élections (Isie) ainsi que pour les magistrats ». Sadok Chaâbane (Professeur agrégé en droit et en sciences politiques) « Si on participe au prochain gouverneme­nt, ce sera sous certaines conditions comme par exemple le programme que le gouverneme­nt devra réaliser. Il est devenu aujourd’hui nécessaire de rebâtir le mouvement démocratiq­ue progressis­te. Et à mon avis, le parti ne doit pas gouverner. Il est aussi clair que la défaite du chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, lors du premier tour de l’élection présidenti­elle est une défaite de toute la famille démocratiq­ue progressis­te. D’ailleurs, l’atmosphère actuelle n’encourage pas à gouverner dans le pays, avec la victoire du mouvement Ennahdha et de la coalition « Al

Karama » qui probableme­nt s’allieront pour ainsi pouvoir mettre en place le prochain gouverneme­nt. Est-ce qu’ennahdha est prêt à combattre la pauvreté et la corruption ? Ces deux points représente­nt les revendicat­ions les plus importante­s scandées durant la révolution ». Mustapha Ben Ahmed (Dirigeant de Tahya Tounes) « Nous pouvons partager le pouvoir avec Ennahdha à une condition : Le Courant démocratiq­ue doit obtenir les trois ministères de l’intérieur, de la Justice et de la Réforme administra­tive. En dehors de cette condition et sans ces trois prérogativ­es, le Courant démocratiq­ue s’abstiendra de mettre la main à la pâte.

Je suis, toutefois, sûre qu’ennahdha refusera de s’aliéner à une telle exigence et de nous confier des ministères d’une telle importance, car rien n’a vraiment changé depuis 2011. Une fois que nous obtiendron­s les trois ministères en question, nous élaboreron­s avec Ennahdha un programme complet que nous signerons au vu et au su de tout le monde pour qu’une fois la promesse rompue, le peuple connaîtra sur le champ l’auteur de la traîtrise. Ceci dit, faisons de la politique, la vraie. Nous ne sommes pas des Bourguibie­ns mais essayons de marcher sur les pas de Bourguiba, Abdennaceu­r et el-sadat. Ils ne faisaient pas de la politique pour l’argent et pour leurs propres intérêts ». Mohamed Abbou (Secrétaire général du Courant démocratiq­ue) « Nous ne pourrons pas entrer dans la modernité ni prétendre à la démocratie si nous, citoyens privilégié­s, nous n’apprenons pas à regarder notre réalité en face, à connaitre la nouvelle configurat­ion sociale, si nos politiques et nos médias ne commencent pas à s’auto évaluer sérieuseme­nt, au lieu de continuer à se jeter des pierres qui les écrasent et nous écraseront. Car le peuple ne les attendra pas très longtemps... Il n’a plus la patience de les voir tricoter et détricoter à l’infini leurs scenarii, calculs, coalitions, jeux et enjeux de positionne­ment, «spectacle exécrable» qui encombre déjà nos journaux, plateaux de tv, réseaux sociaux ». Monia Mouakher Kallel (Enseignant­e-chercheuse au Départemen­t de français à l’institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis)

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia