Le Temps (Tunisia)

Tuerie de la préfecture de police

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Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage hier aux quatre fonctionna­ires de la préfecture de police de Paris tués par un collègue radicalisé le jeudi 3 octobre.

Il y avait des centaines de personnes massées derrière des cordons, des collègues en civil pour beaucoup, avec des visages fermés, les regards parfois perdus dans le vague, et la pluie fine qui tombait dans cette cour de la préfecture de police de Paris. La pluie et le silence lourd interrompu par les ordres donnés aux agents en uniforme. Emmanuel Macron est allé saluer les familles de victimes. Aucune caméra, aucun appareil photo n’a pu enregistre­r cet instant, les journalist­es étaient tenus à l’écart car les familles souhaitaie­nt conserver l’anonymat, les collègues du service de renseignem­ent aussi évidemment pour des raisons profession­nelles, le président de la République a ensuite pris la parole. Accompagné du Premier ministre, Édouard Philippe, et des ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et des Armées, Florence Parly, Emmanuel Macron a appelé les Français à « faire bloc » et promis « un combat sans relâche (...) face au terrorisme islamiste » lors de l’hommage aux quatre fonctionna­ires tués dans l’attaque à la préfecture de police de Paris. « Vos collègues sont tombés sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer », a lancé le chef de l’état, en appelant « la nation tout entière à se mobiliser face à l’hydre islamiste ».

Dans une allocution d’une quinzaine de minutes prononcée devant de nombreux responsabl­es politiques, dont les membres du gouverneme­nt, le chef de l’état a affirmé que « les institutio­ns seules ne suffiront pas ». « Une société de vigilance, voilà ce qui nous revient de bâtir ; la vigilance et non le soupçon qui corrode, la vigilance, l’écoute attentive de l’autre, l’éveil raisonnabl­e des conscience­s », a poursuivi Emmanuel Macron, en appelant à « savoir repérer à l’école, au travail, dans les lieux de culte, près de chez soi, les relâchemen­ts, les déviations, ces petits gestes qui signalent un éloignemen­t d’avec les lois et valeurs de la République ».

«En aucun cas un combat contre une religion» «Trop souvent nous avons parlé, fait des lois puis sommes revenus au quotidien, comme si de rien n’était », a-t-il regretté dans la cour de la préfecture de police, après s’être incliné devant les cercueils des quatre victimes. « Ce n’est en aucun cas un combat contre une religion », a-t-il continué, « mais contre son dévoiement qui conduit au terrorisme ».

Emmanuel Macron doit s’entretenir avec les familles des victimes à l’issue de la cérémonie. La Légion d’honneur a été remise par Christophe Castaner, à titre posthume, aux quatre personnes tuées, Damien Ernest, major responsabl­e d’une unité locale de police , Anthony Lancelot, gardien de la paix, Brice Le Mescam, adjoint administra­tif principal et Aurélia Trifiro, gardienne de la paix.

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