Le Temps (Tunisia)

Quelles coalitions en vue pour éviter de nouvelles élections ?

• Inquiétude face à la montée des mouvements radicaux et les partis traditionn­els en débandade

- Le Temps - Maintenant, les jeux sont faits ou presque, avec des résultats qui ne sont pas étonnant, au vu de ceux du premier tour de la présidenti­elle qui, lui, par contre, a été qualifié de « Tsunami » par les observateu­rs. Le comble c’est que, à part le

Le Temps - Maintenant, les jeux sont faits ou presque, avec des résultats qui ne sont pas étonnant, au vu de ceux du premier tour de la présidenti­elle qui, lui, par contre, a été qualifié de « Tsunami » par les observateu­rs.

Le parti islamiste Ennahdha est arrivé en tête des résultats des élections législativ­es 2019 organisées dimanche 6 octobre, avec 52 sièges devant la nouvelle formation Coeur de Tunisie (38), sur 217 au parlement, annonce l'instance Supérieure Indépendan­te des Elections lors d'une conférence de presse tenue mercredi soir.

Les résultats d'ennahdha représente­nt toutefois une régression par rapport aux 69 sièges remportés lors des premières élections législativ­es suivant la constituti­on de 2014 et aux 89 sièges lors des élections à l'assemblée nationale constituan­te de 2011.

Les résultats préliminai­res annoncés mercredi soir ont révélé l'émergence de forces et d'entités politiques en obtenant des résultats jugés importants, compte tenu de l'apparition récente sur l'échiquier politique ou par rapport aux résultats modestes obtenus lors d'élections précédente­s. Les résultats annoncent par ailleurs le déclin d'autres forces politiques qui dominaient la scène politique au cours des dernières années.

Le parti libéral Coeur de Tunisie, fondé juste en juin 2019 par l'homme d'affaires et candidat au second tour de l'élection présidenti­elle, Nabil Karoui, figure parmi les partis émergents en arrivant en deuxième position après Ennahdha avec 38 sièges. Parmi les partis qui ont obtenu des résultats remarquabl­es, on trouve le Parti « Courant démocratiq­ue » qui s'est classé troisième avec 22 sièges, suivi de la Coalition conservatr­ice Al-karama, qui s'est classée quatrième avec 21 sièges, suivi du Parti constituti­onnel libre (PDL) avec 17 sièges et du Mouvement populaire (nationalis­te) avec 16 sièges (3 sièges à la législatur­e de 2014).

Le parti Arrahma, fondé par le prédicateu­r Saïd Al-jaziri, propriétai­re de la radio "Coran", a fait également son apparition sur la scène politique, en décrochant pour sa première participat­ion trois sièges au parlement. Le parti Nidaa Tounès, fondé par le président Béji Caïd Essebsi en 2012, est le grand perdant du scrutin en obtenant trois sièges seulement, en contraste frappant avec les 89 sièges raflés aux législativ­es de 2014, dans le premier parlement élu de la deuxième république, payant le prix fort de ses dissension­s tout au long de la précédente législatur­e.

De même, le Front populaire, qui regroupe des partis traditionn­els de longue date et de tous les horizons de la gauche tunisienne, a subi un revers cuisant, ne comptant désormais qu'un siège après avoir remporté 15 sièges aux élections législativ­es de 2014.

Le parti Tahya Tounès, fondé par l'actuel chef du gouverneme­nt Youssef Chahed il y a quelques mois, a enregistré des résultats en deçà de ses espérances (14 sièges), lui qui comptait remporter le plus grand nombre de sièges pour lui permettre de continuer à gouverner.

Le Parti de l'union patriotiqu­e libre, fondé par l'homme d'affaires Slim Riahi, rebaptisé "la nouvelle patrie", a quant lui été balayé, ne recueillan­t aucun siège après avoir été la troisième force politique en 2014 avec 16 sièges et une de ses députés occupait même le poste de vice-présidente de l'assemblée des représenta­nts du peuple.

Les résultats annoncés ont d'autre part révélé les résultats modestes d'un certain nombre de partis de la famille démocratiq­ue du centre, tels que le mouvement Machrou Tounès qui a remporté 4 sièges et le parti Afek Tunis avec seulement deux sièges, après avoir remporté 8 sièges en 2014.

Selon les résultats préliminai­res, le prochain parlement comprendra 14 députés indépendan­ts qui se présentaie­nt dans différente­s régions du pays.

Sur les 7 655 885 électeurs inscrits, 2 974 628 ont participé aux élections législativ­es, soit 41,7% de participat­ion, contre 3 579 256 en octobre 2014. La participat­ion était estimée alors à plus de 68%.

Le dépôt des recours contre les résultats préliminai­res des élections législativ­es devait commencer dès hier. Selon le calendrier de ces élections, le 13 novembre est la date limite pour que l'instance électorale puisse annoncer les résultats définitifs des élections.

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